Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La Côte d’Azur au monde Le sous-préfet inspiré par les villages

Notre Histoire

- ANDRÉ PEYREGNE

Saint-Charles par le prince Charles III de Monaco. Plusieurs fois candidat à l’Académie française, il a été supplanté par Pierre Loti, Émile Zola et Edmond Rostand. Léon Daudet disait avec humour qu’il fut « victime du Chambertin »: s’ils avaient élu Stéphen Liégeard, les Académicie­ns n’auraient plus reçu, en effet, les bouteilles de vin de Chambertin que le candidat avait pris l’habitude de leur offrir pour stimuler leur vote ! Stéphen Liégeard s’est éteint à quatre-vingt-quinze ans, le  décembre  à Cannes, et est inhumé à Dijon. Sa devise était : « Il est beau d’être grand, être bon est meilleur ».

mère de Garibaldi, ni Anita, son héroïque compagne, ensevelies toutes deux ici, ne peuvent lutter contre la célébrité du nouveau venu. Sa sépulture est facile à trouver. Vers le centre de la terrasse supérieure, se dresse une sorte de pyramide égyptienne. De simples voliges passées au noir de fumée y remplacent le granit des pharaons… » Cette tombe sera remplacée en 1909, par le monument de pierre que l’on connaît aujourd’hui. Mais – macabre surprise – on découvrira à cette occasion que la tête de Gambetta aura été volée ! Sa dernière étape d’arriver en Italie : Menton. Stéphen Liégeard raconte: « Ève, avant que ne se referment sur elles les portes du paradis terrestre, aurait cueilli un citron et l’aurait confié à un archange afin qu’il vienne le faire repousser dans un des plus beaux coins de la terre ». Ce coin est Menton. Loin des effluves citronnés, Liégeard s’arrête au numéro 3 de la vieille rue Bréa – du nom du général d’Empire mentonnais Jean-Baptiste Bréa. C’est là que Bonaparte se reposa une journée en 1 796 avant de s’élancer pour la campagne d’Italie. En bonapartis­te fervent, Liégeard ne pouvait rater cette halte. Les Journées du patrimoine, sont l’occasion de mettre nos pas dans ceux du sous-préfet poète à qui notre région doit de s’appeler « Côte d’Azur ». Lors de son périple sur la Côte d’Azur, Stéphen Liégeard, le dandy tiré à quatre épingles dans son frac, le cou serré par son noeud papillon, ne s’est pas contenté de faire halte dans les salons mondains. Il a aussi emprunté les chemins buissonnie­rs, justifiant sa légende de « sous-préfet aux champs » perpétuée par Alphonse Daudet. Et, le nez en l’air, il a promené son regard de poète, au haut des collines, sur les ruines des anciens châteaux de nos villages. « Sa couronne de ruines et ses tours en fleurons, saillant d’un tertre basaltique, attestent que jadis ce bourg dut tenir à justifier son nom. Il a ses titres de vaillance contresign­és par l’épée et noircis par le canon. Suspendu au-dessus de sa tête, le Coudon, à l’étrange déchirure, s’incline, pris de vertige, puis, d’une chute brusque, tombe par un à-pic de sept cents mètres... »

« Là-haut, par-dessus l’avalanche des toits, deux tours et des pans de murs… On dirait un bourg rhénan transplant­é sur la terre du soleil : c’est le château de Grimaud, fief de bras vaillants, asile de nobles coeurs. Un coup de mer avait apporté les infidèles, une tempête les en chassa quand Gibelin Grimaldi, son premier seigneur, preux des preux, eut allumé la foudre à l’extrémité de son glaive. » « Bâti à la pointe du golfe, le château Bertaud vaut plus par la richesse du cadre que par les détails de son architectu­re néo-gothique. À sa porte surgit un pin parasol, le plus beau qui soit dans le monde. Ce colosse mériterait qu’on fît un pèlerinage à son intention ! Visible de tous les coins de la campagne, il couvre chemin et champs de son âme mobile. » Le château Bertaud est passé, depuis, entre les mains du propriétai­re de… l’usine de torpilles, créée sur le site au début duXXe siècle ! « Regardez ! ces murailles aux teintes chaudes qui se profilent sur la gauche, ces tours massives, ce donjon n’éveillent pas en vain l’idée de l’Orient. Leur ceinture enveloppe un bourg sarrasin, Al-Bar, devenu aujourd’hui Le Bar. Place importante où la croix a succédé au croissant, elle conserve dans son église une curieuse peinture sur bois du XVe, où, aux sons du galoubet, la mort frappe à la ronde chaque danseur tandis que des démons se chargent d’extraire l’âme pour la peser aux balances de l’archange Michel. » «… Petit village aux beaux pins parasols, que garde encore le château massif, flanqué de tourelles à base évasée où en , la baronne Suzanne de Villeneuve poursuivit le duc de Savoie jusqu’au milieu de ses soldats, ne lâchant la bride de son cheval qu’après avoir reçu quatre mille écus en réparation des dégradatio­ns qu’il avait faites à son château. » L’histoire se situa à l’époque où, pendant les guerres de religion, le duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier. voulait s’emparer d’une partie de la Provence et se dirigeait vers Antibes pour conquérir la ville.

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