Le Balançan, «le temps de faire la jonction»
Dans son projet pour le site du Balaçan (au Cannet-desMaures), le groupe Pizzorno avance deux cartes. D’une part, la création d’une unité de tri et de valorisation (d’une capacité de 55 000 tonnes par an). D’autre part, la poursuite de l’exploitation de l’ISDND – Installation de stockage de déchets non-dangereux – au-delà de 2018. « Ces projets permettent la gestion des déchets dans le Var, conformément à la loi de transition énergétique, car on ajoute des capacités de tri. Et tout en assurant une continuité de service dès 2018. » Le mot magique est lancé par Hervé Antonsanti, directeur de la branche valorisation et traitement chez Pizzorno Environnement Continuité de service public. C’est bien le Graal sur lequel tous se rassemblent. Les élus, comme le préfet du Var. Les premiers ne veulent pas voir s’accumuler leurs poubelles sous les fenêtres de leurs administrés. Le second doit répondre de la salubrité publique, en même temps que des contraintes légales existantes. Pizzorno présente donc sa proposition dans un état des lieux hypertendu et qui lui est favorable. « Ici, nous avons une sorte de cirque, actuellement utilisé par la logistique du site. Ensuite, au-delà, c’est la réserve naturelle, il n’y aura plus aucune capacité de stockage », explique Hervé Antonsanti, en s’appuyant sur le plan posé au mur.
Quel est le projet ?
Utiliser cette partie du Balançan «permet de tenir neuf ans. On garantit que c’est la der. Et on ne prend pas un centimètre de périmètre extérieur Avant que les quantités de déchets à stocker ne baissent significativement.
« Oui, nous avons besoin des élus »
Pas d’alternative ? C’est en filigrane le discours tenu aux élus du Var destinataires d’une plaquette explicative Le Var et ses déchets, enjeux et perspectives ,quele groupe Pizzorno a réussi à élaborer sans jamais citer son propre nom. Ce qu’il a parfaitement le droit de faire. Un travail de lobbying bien compris. «Oui, nous avons besoin des élus du Var. » Toujours dans cette plaquette de trois pages, figurent deux hypothèses. La première, avec des exportations de déchets. La seconde avec une poursuite du Balançan. Dans l’hypothèse 2, «le renouvellement pour les installations existantes – Cannetdes-Maures, Pierrefeu, Ginasservis » n’aurait que des avantages écrit Pizzorno. « Pas d’exportation de déchets (seul le renouvellement rapide du Balançan permettra l’absence d’exportations) », la « garantie de la maîtrise des coûts de traitement »… Hervé Antonsanti le confirme de vive voix : «Si les autorisations sont données, on pense qu’on peut tenir nos tarifs. » Tarif moyen annoncé : 75 € par tonne de déchet, hors les taxes spécifiques. En comparaison, les exportations mèneraient à une explosion des coûts de gestion des déchets. C’est bien le seul chapitre facile à conclure. Financièrement, il n’y a pas photo.
Seul projet pour éviter les exportations ”