Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les bienfaits des Jeux

- Par MICHÈLE COTTA

« Les jeux Olympiques, c’est aussi beaucoup de retombées commercial­es et économique­s. »

Enfin ! C’est sûr : la France sera en  le pays hôte des jeux Olympiques. Ainsi en ont décidé, vers  h hier, les membres du comité internatio­nal Olympique réunis à Lima. Même si le suspense manquait à cette cérémonie, puisqu’il était acquis depuis plus de deux mois que Paris serait, avant Los Angeles en , l’organisate­ur de la première des manifestat­ions sportives du monde, l’émotion était pourtant intense du côté des équipes françaises. Il faut dire que celles-ci, depuis plusieurs années, sinon des décennies, portent ce projet dans leur coeur et le défendent d’un bout à l’autre de la terre. Avec des bonheurs différents : c’est après trois échecs consécutif­s, en ,  et  que Paris a décroché la timbale. Cent ans tout juste sépareront donc les Jeux de  et ceux de  pour lesquels avait milité le fondateur de l’esprit olympique, Pierre de Coubertin. Après que trois présidents de la République, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, eurent soutenu sans succès la candidatur­e de la France, c’est Emmanuel Macron, qui, quatre mois près son élection à l’Elysée, favorable depuis longtemps au choix de Paris, a eu la chance de tirer les marrons du feu. Comme les Présidents, les maires de Paris ont changé depuis les dernières tentatives ; après Jacques Chirac et Bertrand Delanoë qui avaient ressenti comme un coup personnel le refus de l’organisati­on mondiale de leur attribuer les Jeux, c’est Anne Hidalgo qui était, hier, à Lima pour plaider une dernière fois la cause de Paris. La victoire de la France est due, une fois n’est pas coutume, à son unité. On a vu depuis quatre ans se mobiliser le monde politique, toutes tendances confondues, à la mairie de la capitale ou à la région d’Ile de France, en passant par le ministère des Sports confié à la championne d’escrime Laura Flessel. Derrière Bernard Lapasset, ancien président de l’Union internatio­nale de rugby, et Tony Estanguet, triple champion Olympique de canoë, tous deux coprésiden­ts en charge de la candidatur­e de la France, le plus grand nombre des athlètes français ont aussi donné d’eux-mêmes, de Thierry Rider à Marie-Amélie Le Fur en passant par le dernier venu, Neymar. Cette unité, rare en France, a porté ses fruits, et c’est tant mieux. Certains, cela a commencé dès hier soir, feront sans doute valoir que les jeux Olympiques coûtent cher, que beaucoup des Français ne sont pas concernés, qu’on a souvent vu, d’Athènes à Sotchi, les installati­ons édifiées à cette occasion vite abandonnée­s. Ce ne sera sans doute pas le cas en France, où peu de nouveaux édifices sportifs devraient être spécialeme­nt construits, mais où bien des quartiers profiteron­t, comme à Saint-Denis, près de Paris, d’améliorati­ons nécessaire­s. Les transports non seulement du Grand Paris mais ceux de la France entière, puisque des compétitio­ns auro nt lieu dans plusieurs grandes villes, devraient être la priorité dans les sept années qui nous séparent de . Ne boudons pas notre joie. Les JO, c’est aussi beaucoup de retombées commercial­es et économique­s. C’est surtout beaucoup de bonheur et d’énergie pour les Français.

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