Crime de Seillans aux assises : le mea culpa de « Roméo »
Le jeune homme pour lequel Sonia et Olivia se sont affrontées a témoigné avec sensibilité devant la cour. Il estime avoir une part de responsabilité morale dans l’issue dramatique
Dans le procès de Sonia Boulkhodra, pour avoir tué Olivia Altana (18 ans) le 21 août 2015 à Seillans, la cour d’assises du Var a entendu hier le fameux « Roméo », qui apparaît comme le témoin clé de cette affaire. Ce jeune homme de 27 ans était au centre de la querelle entre les deux jeunes femmes. Toutes deux étaient amoureuses de lui, mais ignoraient qu’il entretenait simultanément des relations avec l’une et l’autre. Relations intimes avec Olivia, mais plus cérébrales que charnelles avec Sonia.
Romio alias « Roméo » s’estime responsable
« Roméo », qui se prénomme en fait Romio, du fait de ses origines brésiliennes, n’était plus dans le Var depuis plusieurs jours au moment de la confrontation mortelle entre ses petites amies. Il était rentré à son domicile de la Loire, très affecté par le décès de son père adoptif, qui était sa seule famille. « Je les connaissais toutes les deux en 2015. Je fréquentais Olivia, et je parlais aussi avec Sonia. En fait, j’ai joué sur deux tableaux. J’étais jeune, je voulais avoir plein de filles. Je batifolais à droite à gauche, entre coups de coeur et prises de tête, sans réfléchir. » Et dans les sanglots : « Je suis le principal responsable de tout ça. J’ai donné de bonnes raisons à des gens de vouloir se venger. J’ai fait du mal avec ma parole. Et je vivrai toute ma vie avec. J’ai pourri la vie de tellement de gens. La seule chose que je peux encore dire, c’est de demander pardon encore une fois. »
Deux filles bien
Représentant les intérêts de la mère et de la soeur de la victime, Me Alexandra Granier a voulu savoir si Romio avait envisagé quelque chose de sérieux avec Olivia. « Si tout cela n’était pas arrivé, et que j’étais encore dans le Var, je suis presque persuadé qu’on serait encore ensemble. Olivia était une fille très bien. Une des meilleures personnes que j’ai pu rencontrer dans ma vie. » Romio n’a pas pu indiquer clairement à l’avocat général Stéphanie Félix s’il avait définitivement rompu avec l’une ou l’autre des jeunes filles. Il a confirmé à Me Adam Krid, qui défend l’accusée, qu’il appréciait les valeurs morales de Sonia et sa joie de vivre. « Elle voyait les choses de la même manière qu’Olivia. Elles se ressemblaient. C’est une fille très bien elle aussi. Lui en vouloir à 100 %, ce serait trop. Elle s’est aussi défendue. Elle doit vivre avec le même sentiment que moi. Elle aura ce mal toute sa vie. » La cour entendra aujourd’hui les proches d’Olivia, puis les experts qui ont étudié la personnalité de l’accusée. Le verdict devrait intervenir dans la soirée. CENTRE COMMERCIAL L’AVENUE 83 300 Avenue de l’Université - 83160 La Valette-du-Var