«L’acte de la moralisation de la vie publique se met en marche»
Fabien Matras député REM de la 8e circonscription du Var
Les premières auditions de la Commission sur l’éthique et la déontologie dans la fonction publique ont débuté hier à l’Assemblée. Présidée par le député du Var La République en marche (REM) Fabien Matras, cette commission inscrit ses travaux dans le prolongement des discussions que nous «avons menées lors du débat sur la moralisation de la vie publique ». Deux à trois mois de travail attendent les 18 députés qui y siègent, représentant l’ensemble des groupes parlementaires. Le rapport de cette commission pourra, le cas échéant, déboucher sur une proposition de loi, l’an prochain.
Les fonctionnaires dans le viseur de l’Assemblée ?
On ne parle pas, bien entendu, des agents de la fonction publique territoriale mais des hauts fonctionnaires. Nous allons travailler prioritairement sur les conflits d’intérêts, le « pantouflage » (autrement dit les allersretours entre le public et le privé) etc. C’est l’acte de la moralisation de la vie publique qui se met en marche.
Le pantouflage, justement, est-il à « interdire » ?
Le but n’est pas d’interdire à un fonctionnaire de quitter le public pour rejoindre le privé mais de réglementer, d’encadrer. Les hauts fonctionnaires sont libres de leurs choix de carrière mais il appartient à l’État de veiller à ce que cela se fasse sans conflit d’intérêt.
Vous entendez également vous pencher sur les frais de scolarité dans certaines écoles ?
Dans les grandes écoles comme l’ENA par exemple, il semblerait normal que les élèves – qui sont rémunérés durant leur cursus – aient des obligations à remplir vis-à-vis de l’État une fois diplômés. Nous avons également l’intention de mieux protéger les lanceurs d’alerte dans l’administration.
Les débats débutent cette semaine ?
Les premiers échanges ont eu lieu aujourd’hui (Ndlr : hier) après-midi avec des universitaires notamment. Toutes les semaines pendant trois mois, il y aura des auditions.
Allez-vous également vous pencher sur les parachutes dorés dans le privé ?
C’est possible si je considère, avec mes collègues, que ce point mérite un développement. On ne s’interdit rien.