Le « bon » dernier du Vendée Globe

Rarement une place de dernier a attiré une telle attention, rarement une aventure humaine a suscité un tel déchaînement médiatique. Après  jours,  heures,  minutes et  secondes de mer et d’océans, Sébastien Destremau bouclait en mars dernier, le Vendée Globe, soit cinquante jours après Armel Le Cléac’h. Affamé, le solitaire coupait – enfin – la ligne d’arrivée. Sur les  bateaux partis pour boucler ce tour du monde, il a fini e et « bon » dernier après plus de   miles soit quelque   km. Plus d’un tiers de ces fous flottants ont connu des infortunes variées avant d’abandonner. Six mois après, ce marathonien des eaux reste fier de sa performance sur son vieux monocoque même si nombre de ses pairs ont décrié sa « balade » autour du monde. Le Toulonnais confesse d’ailleurs sans ambages : « Mes détracteurs, je m’en fous. » Pour autant, il reconnaît avoir été surpris qu’un concurrent du Vendée croisé dernièrement ait refusé de lui serrer la main. « Ça fait drôle, parce que moi je suis content de la victoire des autres. Certes, le succès sportif n’y est pas, mais l’aventure est réussie », juge cet ancien journaliste qui préfère voguer de ses propres ailes plutôt que perdre du temps avec le qu’en dira-t-on ou les beaux parleurs. Ce communicant hors pair n’a, vous l’aurez compris, cure des cancans. À  ans, acteur de sa vie, il prend la mer comme elle vient. Il est heureux que son livre Seul au monde(), écrit au lendemain de son extraordinaire périple, ait permis à des gens qui n’osaient pas de prendre leur destin en main. « Le Vendée Globe, ça se gagne ou ça se termine », affirme encore celui qui entend bien, dans quatre ans, revivre pareille aventure mais cette fois-ci ce sera dans une tout autre optique (il n’en dira pas plus). « Plus régatier que marin », cet oceantrotter a participé, par le passé, à la coupe de l’America. Il avait auparavant pris part à la préparation olympique. Grâce à ses six titres de champion du monde, ce triple champion d’Europe a gagné ses galons au fil des ans mais aussi des eaux souvent tumultueuses, à l’image de sa vie cahoteuse, voire chaotique. Voilà pourquoi, il est paré pour relever ce nouveau challenge.

1. Le navigateur dédicaçait hier soir l’ouvrage au village des Voiles de Saint-Tropez.