Faux billet de 100 euros: une suspecte relaxée dans les Alpes-Maritimes
Sabrina 53 ans, a-t-elle écoulé un faux de 100 euros dans un magasin de bricolage de Beaulieu-surMer. Les gendarmes la suspectent depuis qu’en examinant les films de vidéosurveillance du magasin, ils ont repéré une voiture de location louée par… Sabrina. Et, coïncidence troublante: cette même Cagnoise, membre de la communauté des gens du voyage, a été condamnée pour avoir écoulé des billets de 100 euros contrefaits à Tours peu de temps avant les faits de Beaulieu. Pour le parquet, il n’y a pas de doute. Le procureur a requis un an de prison assorti d’un mandat de dépôt. Sachant qu’écouler de la fausse monnaie est passible de dix ans d’emprisonnement. « Le parquet a davantage de certitudes que les gendarmes », ironise Me Bernard Sivan, avocat de la prévenue qui comparaît libre. « Ma cliente n’est pas reconnaissable sur les enregistrements vidéo. Et elle prête régulièrement les voitures qu’elle loue régulièrement » L’avocat suggère même le nom de l’auteur. Ce dernier n’est pas là pour se défendre. Il est actuellement incarcéré. Me Sivan plaide la relaxe. L’enjeu est de taille. Après avoir été condamnée à dix mois de prison avec sursis, sa cliente risque d’être cette fois incarcérée. « Elle n’a pas besoin d’argent et j’en justifie », soutient le pénaliste. La vie de Sabrina a été marquée par le malheur. L’un de ses frères a été tué sur un passage protégé. Aux obsèques de sa fille morte par overdose en 2008, le père naturel et le père adoptif se sont entretués. A chaque fois, Sabrina, qui bénéficie d’une pension d’invalidité, a été indemnisée après chacun de ces drames. Aurait-elle été suffisamment inconsciente pour récidiver une semaine après avoir été condamnée ? Les arguments de la défense font mouche. Le tribunal correctionnel a relaxé Sabrina au bénéfice du doute.