Après avoir adopté les recettes les députés s’attellent à la Sécu
Le premier volet du budget a été voté hier. Le second, relatif aux dépenses, aura lieu le 31 octobre. En attendant, l’Assemblée nationale aborde la Sécurité sociale
L’Assemblée nationale a largement approuvé, hier, le volet «recettes» du premier budget du quinquennat Macron, avant le démarrage des débats sur le financement de la Sécu, même si la majorité reste confrontée à l’accusation persistante d’offrir des « cadeaux aux riches ». Pour cette première lecture, 365 députés ont voté pour, 172 contre et 24 se sont abstenus sur ce texte porteur de plusieurs mesures emblématiques, comme la transformation de l’ISF en impôt sur la seule fortune immobilière (IFI) ou la fin progressive de la taxe d’habitation pour 80% des ménages. Les députés En Marche-MoDem ont voté unanimement pour, les socialistes, communistes et Insoumis tous contre, comme le groupe LR pour des raisons différentes. Les Constructifs LR-UDI ont majoritairement choisi l’abstention ou le vote contre, mais certains ont voté pour tel Franck Riester. Tout au long d’une semaine de débats passionnés dans l’hémicycle, les ministres des Finances Bruno Le Maire et des Comptes Publics Gérald Darmanin (tous deux issus de LR) n’ont cessé de défendre un budget de «transformation» mais aussi la volonté d’ancrer la France sous la barre des 3% du PIB de déficit pour retrouver de «la crédibilité» en Europe, à l’heure où Paris plaide pour une réforme d’ampleur. L’exécutif prévoit ainsi un déficit de 2,6% en 2018 et un quasi-retour à l’équilibre en 2022, selon la loi de programmation jusque 2022, également largement approuvée par les députés mardi. Avec l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique de 30%, la mue de l’ISF, défendue comme une incitation aux investissements dans l’économie productive, a cristallisé le plus d’oppositions, notamment des trois groupes de gauche convergents dans leurs réquisitoires.
amendements
Sitôt après le vote, l’Assemblée a plongé dans le budget de la Sécurité sociale, qui doit ramener, au prix d’économies dans la santé, le déficit de la Sécu à 2,2 milliards d’euros l’année prochaine, niveau inédit depuis 17 ans. Le texte, défendu par la ministre de la Santé Agnès Buzyn mais aussi Gérald Darmanin, est présenté par le gouvernement comme de «responsabilité» et de «solidarité». Mais la gauche dénonce «une deuxième lame» touchant les moins aisés, selon la formule PS, et une «injustice», notamment pour les retraités, avec la hausse de la CSG de 1,7 point devant compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du privé. La droite fustige aussi la hausse de la CSG au nom de la défense des retraités, comme les mesures touchant aux familles. Les vaccins, le tabac ou les sodas augurent de temps forts jusqu’à vendredi, voire lundi, pour boucler quelque 1 200 amendements.