Stationnement gênant
ILS SQUATTENT LES PARKINGS À LA SEYNE
À Saint-Elme, les riverains se plaignent de camping-cars, fourgons et caravanes qui ont pris possession, sans autorisation, de la voie publique. Outre la «dépréciation du quartier», il est «question de salubrité publique».
Patricia Dey est excédée. D’abord en tant que présidente du Comité d’intérêt local des Sablettes et environs, où elle oeuvre « pour maintenir une certaine qualité de vie dans nos quartiers» ; mais aussi en tant que simple riveraine de la contre-allée parallèle à la rue PatrickZeda, à Saint-Elme. « Ça fait plus de cinq ans qu’on bataille pour ne plus avoir tous ces camping-cars, ces camionnettes et ces caravanes stationnés en permanence. Certains véhicules ne sont même plus en état de rouler. On ne verrait pas ça dans d’autres villes, s’agace-t-elle encore. Mais à La Seyne, il y a un laxisme et les gens en profitent. »
Des emplacements à un prix défiant toute concurrence
Il y a évidemment l’image que renvoie ce tableau, dans ce quartier seynois qui affiche un certain standing et dont l’une des conséquences serait la difficulté qu’éprouvent certains propriétaires pour vendre leur bien immobilier. Un problème étroitement lié à un autre : « D’hygiène, poursuit Mme Dey. L’endroit n’est pas prévu pour accueillir des gens dignement. Il n’y a pas d’électricité ni de raccordement d’eau : ils vont donc se servir au parc Braudel, aux frais de la municipalité. Il n’y a pas non plus de sanitaires. Alors certains se débarrassent de leurs eaux usées sur l’aire d’accueil de Saint-Mandrier, un peu plus loin – où les gens payent leur emplacement pour ce genre de service. Et encore, pas tous ! » Or, tous les usagers des lieux ne sont pas seulement des touristes de passage, qui s’offrent là des séjours prolongés à un prix défiant toute concurrence près de la mer à bord d’engins tout confort : « Certains sont là depuis très longtemps. Des gens sans emploi, qui ne peuvent payer un loyer, qui n’ont pas d’autre endroit où aller et vivant dans des caravanes ou des camionnettes. C’est une question de salubrité publique. Il y a là un travail social à mener», estime Mme Dey.
Le Département saisi
Elle a trouvé une alliée dans cette affaire. Nathalie Bicais, conseillère municipale d’opposition à La Seyne et conseillère départementale : « J’ai été interpellée par plusieurs riverains sur ce sujet, qui vivent dans un environnement dégradé, du fait du problème de salubrité que cela pose : il n’y a pas de tout-à-l’égout, ni d’eau ni d’électricité. J’ai déjà soulevé le problème en conseil municipal et en CIL, en disant qu’il fallait verbaliser pour mettre fin au problème, à condition de proposer un parking relais. » Selon nos informations, la piste d’une aire d’accueil équipée sur la corniche avait été un temps étudiée, avant d’être abandonnée. A la fin de l’été en revanche, la municipalité a bien décidé de consacrer un parking à proximité (lire cidessous), mais ça ne suffit visiblement pas à “vider” Saint-Elme. Patricia Dey concède qu’il y en a un peu moins depuis, « mais il en reste toujours une dizaine ». Aussi elle a récemment « saisi la Direction départementale de la protection des populations en lançant une alerte sanitaire et paysagère. Je l’ai transmise pour information à MM. Falco (TPM), Giraud (Conseil départemental) et aux maires de La Seyne et Saint-Mandrier… J’espère qu’ils vont se saisir de ce dossier, car ces gens ne peuvent pas rester comme ça, dans ces conditions-là. »