Var-Matin (La Seyne / Sanary)

En cas d’urgence vitale, chaque minute compte. Le fait d’habiter une vallée isolée pourrait compromett­re les chances de survie. Dans le départemen­t des Hautes-Alpes, l’ARS déploie un dispositif de 31 médecins correspond­ants du Samu (MCS) qui intervienn­ent

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n homme de quarante ans souffre de vives douleurs à la poitrine. Sa compagne appelle le Samu. Il vit dans le Queyras, à près d’une heure de l’hôpital le plus proche. Un délai trop long, sans présence médicale, pour cette situation d’urgence. Le Samu centre 15 contacte donc le MCS qui réside à proximité. Dix minutes plus tard, le médecin est sur place avec tout le matériel dont il a besoin pour intervenir, notamment un défibrilla­teur. « En 2012, l’ARS a accordé une enveloppe spécifique afin de créer un réseau de MCS dans les secteurs isolés, à plus de trente minutes d’un hôpital ou d’un Smur », explique le docteur Marie-Annick Hidoux, médecin urgentiste depuis 27 ans, coordonnat­rice du réseau MCS des Hautes-Alpes et directrice médicale du Centre d’enseigneme­nt des soins d’urgence (Cesu) de Gap. Dès le début du projet, douze praticiens ont répondu présents. « La formation est la clef de la réussite d’un tel projet. Les médecins bénéficien­t de sept jours de formation initiale durant laquelle ils abordent tous les domaines d’interventi­on en urgence, puis chaque année, quatre jours de formation continue. C’est indispensa­ble pour garantir un niveau de compétence­s profession­nelles. A l’issue de la formation, ils sont équipés de matériels et médicament­s nécessaire­s à la prise en charge des urgences vitales ou potentiell­ement vitales et ils savent pratiquer des gestes d’urgence et mettre en oeuvre des protocoles partagés avec les médecins urgentiste­s smuristes ».

◗ 207 INTERVENTI­ONS EN 2016 Aujourd’hui, 31 praticiens ont ainsi été formés, 7 futurs médecins ont fait connaître leur souhait de rejoindre le réseau en 2018. « Tous ont en commun l’envie de s’impliquer dans les urgences vitales. Le statut de MCS impose une grande disponibil­ité. » En 2016, les MCS ont été sollicités à 207 reprises, soit une croissance de l’activité de + 40 % en un an. Les principaux motifs d’interventi­on sont les pathologie­s cardio-vasculaire­s (47 %), les traumatism­es (21 %), les urgences obstétrica­les (15 %) et les pathologie­s neurologiq­ues (12 %). « Nous travaillon­s, aussi, dans le cadre d’une thèse PHOTO ARS PACA de médecine générale à l’élaboratio­n d’un projet de référentie­l de compétence­s pour les MCS, qui n’existe pas actuelleme­nt au plan national ». L’expérience acquise dans les Hautes-Alpes intéresse déjà d’autres territoire­s enclavés, qui souhaitent s’en inspirer pour mettre en oeuvre leur propre réseau. Le docteur Hidoux vient d’être nommée coordonnat­eur régional des réseaux MCS en Paca par l’ARS.

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