Répondre de manière la plus juste possible aux besoins de santé de tous les citoyens mais aussi mieux réguler les dépenses de santé, tel est l’enjeu de la pertinence des soins. Le docteur Sylvia Benzaken, la présidente de l’Instance régionale de l’amélior
Un soin pertinent correspond à un soin dispensé en adéquation avec les besoins du patient et qui doit tenir compte de l’évolution des connaissances et des techniques. Les professionnels de santé ont tendance à percevoir la démarche visant à améliorer la pertinence des soins comme une rationalisation des dépenses. Il s’agit en effet d’une façon d’éviter le gaspillage, en ne réalisant que les actes « utiles » mais ce n’est pas le principal critère. La vraie raison d’être de la pertinence des soins, c’est la qualité et la sécurité des patients. Ainsi, des soins inutiles peuvent faire courir des risques aux patients, c’est vrai pour les médicaments comme pour des actes interventionnels ». Des études réalisées en France comme dans d’autres pays démontrent l’existence de variations dans les pratiques médicales d’une région à une autre. Des variations qu’il convient de comprendre et, si nécessaire, de gommer.
◗ GUIDES DE BONNES PRATIQUES ET RECOMMANDATIONS Les professionnels de santé ont la chance de disposer de recommandations réalisées par les sociétés savantes en lien avec la Haute Autorité de santé, leur permettant de connaître les bonnes pratiques et d’actualiser les connaissances. Récemment et pour suivre les exemples internationaux, un atlas des bonnes pratiques destiné tant aux professionnels qu’au grand public a été édité. Il vise des activités très fréquentes, parmi elles : la césarienne, l’opération de la cataracte, l’appendicectomie, la pose de prothèse de hanche et de genoux… L’Assurance maladie est particulièrement vigilante et contractualise avec les établissements de santé dont les résultats s’écartent de la moyenne régionale pour les inciter financièrement à cibler la pertinence médicale. La certification des établissements de santé et les indicateurs de pratiques cliniques prennent également en compte la pertinence des soins et des parcours patients.
◗ FORMER ÉGALEMENT LES PATIENTS « La pertinence des soins passe aussi par l’éducation des patients, dans une démarche de prévention. Ceux-ci doivent comprendre que ce n’est pas la multiplication des actes qui leur permettra d’être mieux soignés. L’Assurance maladie avait marqué les esprits avec son slogan « Les antibiotiques, c’est pas automatique ». Nous avons tous à gagner avec cette démarche qui profite aux patients tout en ayant un impact favorable sur le système de soins et les dépenses de santé ».