La loi renforce les obligations de prises en charge des personnes en situation de handicap. Les Alpes-de-HauteProvence sont un département pionnier dans la mise en oeuvre de la nouvelle dynamique visant à fédérer tous les acteurs pour trouver des solution
’était en 2013. Amélie Loquet, une jeune femme handicapée de 19 ans dont l’état de santé nécessite une surveillance constante, avait dû retourner vivre chez ses parents, faute d’établissement pouvant l’accueillir. Ses parents avaient attaqué l’administration au nom du « droit à la vie ». Le tribunal de Pontoise avait ordonné à l’Etat de « prendre toutes dispositions » pour trouver une place à Amélie Loquet. Ce qui fût fait. Cette affaire a fait jurisprudence. Denis Piveteau, conseiller d’Etat en charge du handicap, a publié le 10 juin 2014, le rapport « Zéro sans solution », mettant en avant le devoir collectif de permettre un parcours de vie sans rupture, aux personnes en situation de handicap.
◗ CONSTRUIRE DES PRISES EN CHARGE INNOVANTES Sur l’impulsion conjointe du Conseil départemental et de l’ARS, les Alpes-deHaute-Provence sont devenues un département pilote. « Ce projet est avant tout un état d’esprit. En France, il existe de nombreux dispositifs mais ceux-ci ne savent pas toujours se parler entre eux, se compléter. Désormais, nous n’avons plus le droit de dire : nous ne pouvons rien faire », commente Mélanie Brovelli, la directrice de la MDPH qui porte la démarche. «LaMDPHa désormais la légitimité de mettre autour de la table tous les acteurs concernés, avec la famille au centre, et de leur dire que nous ne sortirons de la salle qu’une fois qu’une solution aura été trouvée. Comme les établissements sont saturés, nous devons tout construire. Ainsi, un jeune peut être accueilli une journée par semaine dans une structure d’hébergement et une autre dans un établissement scolaire avec un éducateur dédié. Ce mode de fonctionnement apprend au secteur sanitaire et médico-social à travailler de PHOTO ARS PACA concert. Les financeurs tels que l’ARS, le Conseil départemental, la Caisse d’allocations familiales nous soutiennent en acceptant de tester des organisations innovantes ». Grâce à cette dynamique nouvelle, une trentaine de personnes handicapées, essentiellement des jeunes, a pu bénéficier d’une prise en charge adaptée à leurs besoins. Ce n’est qu’un début. L’expérience acquise par le département des Alpes-deHaute-Provence s’avérera utile pour le reste de la région. La loi prévoit en effet que la démarche « Une réponse accompagnée pour tous » portée par les MDPH devra être déployée dans toute la France à compter du 1er janvier 2018.