Ce qui va changer
Le 1er janvier 2018, la communauté d’agglo se transforme en métropole. Un chantier administratif colossal qui doit façonner le visage des collectivités locales de demain et interpelle les fonctionnaires
Le janvier , la communauté d’agglomération deviendra une métropole. Le partage des compétences va évoluer. Le chantier demeure complexe pour les élus, bien que transparent pour les administrés.
Ne l’appelez plus jamais « agglo ». Le 31 décembre 2017, TPM met la clé sous la porte après dix-sept ans de bons et loyaux services. Autour de Toulon, la communauté de destin s’est mise en place entre douze communes et il est maintenant question de passer à la vitesse supérieure... Le 1er janvier 2018, c’est sur une quatrième métropole que le soleil méditerranéen se lèvera (après Nice, Aix-Marseille et Montpellier). Pourquoi ce changement de statut ? « Parce que si on ne fait pas de métropole, on disparaîtrait entre les métropoles marseillaise et niçoise», résume Christiane Hummel, maire de la Valette, qui ne veut pas voir le Var se faire cannibaliser. La nouvelle étiquette aurait des pouvoirs magiques ? Pas tout à fait, mais presque. « Avec les pactes État-métropoles, les financements n’iront plus aux agglomérations… mais aux métropoles. C’est la volonté du gouvernement. (...) Si on n’y allait pas, on reculait », résume celle qui devrait être en charge du développement économique au sein de la future collectivité. Reste que la transformation, probablement peu perceptible dans un premier temps pour les administrés, se traduit par un chantier titanesque en coulisse.
Chantier administratif en cours
En douce, des élus confient du bout des lèvres avoir quelques migraines quand ils réfléchissent à l’élaboration du budget de l’année prochaine ou à l’organisation des effectifs municipaux en 2018. L’élaboration d’une « charte de gouvernance et de confiance» est évoquée pour rassurer les élus locaux sur le maintien de leur rôle de proximité. À les écouter, la transition se ferait dans la douleur à cause de délais très restreints (lire encadré). Au gré des compétences confiées à la future structure, six cents à huit cents fonctionnaires doivent en effet glisser des mairies vers la métropole… et à quelques semaines de l’échéance, tout n’est pas encore calé au millimètre. Du côté du Département, pas plus de certitude pour les agents qui doivent changer de patron. Même à TPM, un flottement est perceptible selon les syndicats qui s’interrogent ouvertement. «C’est beaucoup de travail, élude Valérie Paecht, directrice générale des services de TPM, ne souhaitant pas s’étendre sur le sujet. Pas question en effet pour l’agglo de « communiquer ». Hubert Falco, président de TPM, considère que c’est « prématuré» tant que le décret d’application, officialisant définitivement la structure (et précisant son périmètre et ses compétences) n’est pas publié par le gouvernement. Il s’agace même d’être interrogé sur le sujet. « On travaille depuis deux ans. On est prêt », grince le maire de Toulon. «C’est très compliqué, confie plus librement Christiane Hummel. Il a fallu trouver une adéquation entre les compétences qui sont transférées à la métropole et les personnes qui s’occupaient de ces compétences dans les mairies. Par exemple, pour l’urbanisme, l’étude des permis de construire reste aux communes, mais le Plan local d’urbanisme passe à la métropole. Donc dans les services, il faut savoir précisément qui fait quoi. »