Référendum à Nouméa : « L’Etat jouera son rôle »
Le premier ministre Edouard Philippe est arrivé hier en Nouvelle-Calédonie pour prendre le pouls de ce territoire français un an avant le scrutin sur son indépendance
Le Premier ministre Edouard Philippe, arrivé hier en Nouvelle-Calédonie, a incité les élus du Caillou à engager « des discussions intenses » pour préparer le lendemain du référendum sur l’indépendance de 2018, afin de préserver « la paix » dans cet archipel aux équilibres fragiles. Pour son premier séjour sur ce territoire qui est français depuis 1853, le chef du gouvernement a assuré être « déterminé » à ce que l’Etat soit « un partenaire », et « pas simplement un garant ou un arbitre » du processus menant au référendum prévu dans moins d’un an. Mais il a appelé les institutions calédoniennes à jouer aussi « leur rôle ». Après une réunion du groupe de travail du comité des signataires de l’Accord de Nouméa (1998), réunissant indépendantistes et nonindépendantistes, il a notamment demandé que le Congrès de Nouvelle-Calédonie prenne l’initiative de « proposer une date pour la consultation » et « la question qui sera soumise aux électeurs », sans attendre une éventuelle prise en main par l’Etat si les élus n’arrivent pas à se mettre d’accord.
« Discussion intense »
Edouard Philippe a également proposé « une discussion intense, complète, avec tous les acteurs politiques » pour « déterminer les spécificités, les points d’accord, les convergences sur ce qu’est la Nouvelle-Calédonie » et « sur ce qui se passera après la consultation [...] quel que soit le résultat ». Cette discussion aboutira à un nouveau comité des signataires à Matignon, d’ici le mois de mars, a-t-il annoncé. Le député UDI-Agir-indépendant Philippe Gomès (Calédonie Ensemble, droite modérée) défend déjà l’idée d’une « déclaration commune », afin que le référendum ne détruise pas les acquis des trente dernières années, depuis les accords de Matignon qui ont mis un terme aux violences entre communautés kanak et caldoche (d’origine européenne). Paul Néaoutyine, président de la province nord, chef de file de l’UNIPalika (Union nationale pour l’indépendance), a, lui, souhaité que la question de la pleine souveraineté puisse être discutée. Le Premier ministre a terminé la journée par deux visites symboliques, sur la tombe de Jacques Lafleur, chef de file des loyalistes, signataire avec l’indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, des accords de Matignon, et au centre culturel Tjibaou, l’un des derniers grands travaux de François Mitterrand, inauguré en 1998 par Lionel Jospin.