Ana sème la pagaille
Cours interrompus prématurément, aéroport à l’arrêt, bords de mer et stations de ski fermés… Les intempéries d’hier ont causé beaucoup d’incidents. Certains effets vont se prolonger
Pluies diluviennes, vagues impressionnantes sur le littoral, risque d’avalanche maximal en stations, aéroport international à l’arrêt, marchés de Noël fermés… Les Alpes-Maritimes ont connu un lundi houleux. Sur tous les fronts. Hier soir, fort heureusement, aucune victime n’était à déplorer. Mais cette conjonction d’aléas climatiques a chamboulé le quotidien de nombreux Azuréens hier. Et certains effets, malgré le retour attendu du soleil, devraient se faire sentir aujourd’hui encore. Décryptage et tour d’horizon.
Six alertes météo !
C’est un phénomène « un peu exceptionnel ». Le constat est signé Marie-France Delansorne, directrice de la station Météo France de Nice. Certes, les violentes intempéries qui ont frappé le département n’ont pas l’intensité de celles, meurtrières, des 3 et 4 octobre 2015, « très soudaines et localisées ». Mais pour Jean-Gabriel Delacroy, le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, « ce qui est particulier, c’est une conjonction inhabituelle d’alertes météo : trois alertes orange (avalanches, vagues submersion, pluie-inondations) et trois alertes jaune (vents violents, neige-verglas et alerte orage). Pas moins de six alertes concomittantes, certes d’inégale importance. »
Cours interrompus
Ce fut LA grande confusion du jour. Et une source de débats chez les parents pris de court, voire de colère. Beaucoup ont reçu un appel les invitant à venir récupérer leurs enfants « au plus vite ». Mot d’ordre d’évacuation générale? La préfecture et l’inspection académique démentent. « Il n’y a pas eu de consigne d’évacuation des écoles dans les AlpesMaritimes, simplement des précautions par anticipation d’une aggravation des conditions météo à partir de 16 heures », prend soin de rectifier Jean-Gabriel Delacroy. Pour l’inspecteur d’académie, Michel-Jean Floc’h, les familles « qui le pouvaient » avaient la possibilité « de venir récupérer leurs enfants en début d’après-midi ». Une consigne qui, souvent, s’est vue relayer de façon bien plus catégorique par les chefs d’établissement et leurs équipes pédagogiques. Résultat : un rush dès 14 heures vers les écoles, alors que 200 000 élèves voyaient leurs cours s’interrompre prématurément. Tout l’inverse au final de « l’objectif » recherché qui, selon l’inspecteur d’académie, était de « dégager les routes et permettre aux élèves d’être en sécurité ». Nombre d’entre eux se sont surtout retrouvés sous la pluie, lorsque leur collège ou leur lycée les a poussés vers la sortie après le déjeuner !
Aéroport à l’arrêt
Trois ans que l’aéroport Nice-Côte d’Azur n’avait pas connu semblable coup d’arrêt. C’était le 25 décembre 2014. Hier matin, le deuxième aéroport de France s’est de nouveau retrouvé au repos forcé. En cause : la conjonction d’un vent d’ouest, qui contraint les pilotes à atterrir côté baie des Anges à vue, et d’une visibilité précisément réduite. Pour ne rien arranger, les vagues se sont invitées jusque sur le tarmac niçois, drainant leur lot de galets. Résultat : interrompu depuis 8 h 40 hier, le trafic ne devait reprendre qu’à 7 heures ce matin. Et encore, en mode progressif. Côté rails, une dizaine de TER annulés et de nombreux retards. Côté routes, la plupart des promenades de bord de mer sont restées fermées de Cannes à Menton, alerte vagues submersion oblige – celle-ci devait prendre fin hier à minuit. Sans oublier divers éboulements dans les moyen et haut pays.
Stations fermées
À l’instar de l’aéroport de Nice, les stations de ski azuréennes ne goûtent guère à l’ivresse des sommets depuis hier. Toutes sont actuellement à l’arrêt, alerte avalanche « exceptionnelle » oblige. « Nous avons demandé aux gestionnaires de ne pas exploiter le domaine skiable (hier et aujourd’hui), précise Jean-Gabriel Delacroy. Nous avons pris un arrêté qui suspend l’exploitation des remontées mécaniques sur l’ensemble du département jusqu’à plus ample information. » Espaces verts, parcs, jardins, lieux de grands rassemblements… Les communes ont, elles aussi, prononcé diverses fermetures temporaires. À l’instar du marché de Noël niçois. Gendarmes et policiers ont quadrillé le territoire afin d’assurer au mieux la sécurité des Azuréens et la régulation du trafic. Les sapeurspompiers ont, pour leur part, réalisé plus de 200 interventions à travers le département, sans gravité : caves inondées, chutes d’arbres… Et animaux en détresse. Sur le plateau de Caussols, les pompiers ont mis en sécurité mille brebis et trente vaches, dans une Ferme de Marie qui a pris des airs d’arche de Noé.