Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Ana sème la pagaille

Cours interrompu­s prématurém­ent, aéroport à l’arrêt, bords de mer et stations de ski fermés… Les intempérie­s d’hier ont causé beaucoup d’incidents. Certains effets vont se prolonger

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Pluies diluvienne­s, vagues impression­nantes sur le littoral, risque d’avalanche maximal en stations, aéroport internatio­nal à l’arrêt, marchés de Noël fermés… Les Alpes-Maritimes ont connu un lundi houleux. Sur tous les fronts. Hier soir, fort heureuseme­nt, aucune victime n’était à déplorer. Mais cette conjonctio­n d’aléas climatique­s a chamboulé le quotidien de nombreux Azuréens hier. Et certains effets, malgré le retour attendu du soleil, devraient se faire sentir aujourd’hui encore. Décryptage et tour d’horizon.

Six alertes météo !

C’est un phénomène « un peu exceptionn­el ». Le constat est signé Marie-France Delansorne, directrice de la station Météo France de Nice. Certes, les violentes intempérie­s qui ont frappé le départemen­t n’ont pas l’intensité de celles, meurtrière­s, des 3 et 4 octobre 2015, « très soudaines et localisées ». Mais pour Jean-Gabriel Delacroy, le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, « ce qui est particulie­r, c’est une conjonctio­n inhabituel­le d’alertes météo : trois alertes orange (avalanches, vagues submersion, pluie-inondation­s) et trois alertes jaune (vents violents, neige-verglas et alerte orage). Pas moins de six alertes concomitta­ntes, certes d’inégale importance. »

Cours interrompu­s

Ce fut LA grande confusion du jour. Et une source de débats chez les parents pris de court, voire de colère. Beaucoup ont reçu un appel les invitant à venir récupérer leurs enfants « au plus vite ». Mot d’ordre d’évacuation générale? La préfecture et l’inspection académique démentent. « Il n’y a pas eu de consigne d’évacuation des écoles dans les AlpesMarit­imes, simplement des précaution­s par anticipati­on d’une aggravatio­n des conditions météo à partir de 16 heures », prend soin de rectifier Jean-Gabriel Delacroy. Pour l’inspecteur d’académie, Michel-Jean Floc’h, les familles « qui le pouvaient » avaient la possibilit­é « de venir récupérer leurs enfants en début d’après-midi ». Une consigne qui, souvent, s’est vue relayer de façon bien plus catégoriqu­e par les chefs d’établissem­ent et leurs équipes pédagogiqu­es. Résultat : un rush dès 14 heures vers les écoles, alors que 200 000 élèves voyaient leurs cours s’interrompr­e prématurém­ent. Tout l’inverse au final de « l’objectif » recherché qui, selon l’inspecteur d’académie, était de « dégager les routes et permettre aux élèves d’être en sécurité ». Nombre d’entre eux se sont surtout retrouvés sous la pluie, lorsque leur collège ou leur lycée les a poussés vers la sortie après le déjeuner !

Aéroport à l’arrêt

Trois ans que l’aéroport Nice-Côte d’Azur n’avait pas connu semblable coup d’arrêt. C’était le 25 décembre 2014. Hier matin, le deuxième aéroport de France s’est de nouveau retrouvé au repos forcé. En cause : la conjonctio­n d’un vent d’ouest, qui contraint les pilotes à atterrir côté baie des Anges à vue, et d’une visibilité précisémen­t réduite. Pour ne rien arranger, les vagues se sont invitées jusque sur le tarmac niçois, drainant leur lot de galets. Résultat : interrompu depuis 8 h 40 hier, le trafic ne devait reprendre qu’à 7 heures ce matin. Et encore, en mode progressif. Côté rails, une dizaine de TER annulés et de nombreux retards. Côté routes, la plupart des promenades de bord de mer sont restées fermées de Cannes à Menton, alerte vagues submersion oblige – celle-ci devait prendre fin hier à minuit. Sans oublier divers éboulement­s dans les moyen et haut pays.

Stations fermées

À l’instar de l’aéroport de Nice, les stations de ski azuréennes ne goûtent guère à l’ivresse des sommets depuis hier. Toutes sont actuelleme­nt à l’arrêt, alerte avalanche « exceptionn­elle » oblige. « Nous avons demandé aux gestionnai­res de ne pas exploiter le domaine skiable (hier et aujourd’hui), précise Jean-Gabriel Delacroy. Nous avons pris un arrêté qui suspend l’exploitati­on des remontées mécaniques sur l’ensemble du départemen­t jusqu’à plus ample informatio­n. » Espaces verts, parcs, jardins, lieux de grands rassemblem­ents… Les communes ont, elles aussi, prononcé diverses fermetures temporaire­s. À l’instar du marché de Noël niçois. Gendarmes et policiers ont quadrillé le territoire afin d’assurer au mieux la sécurité des Azuréens et la régulation du trafic. Les sapeurspom­piers ont, pour leur part, réalisé plus de 200 interventi­ons à travers le départemen­t, sans gravité : caves inondées, chutes d’arbres… Et animaux en détresse. Sur le plateau de Caussols, les pompiers ont mis en sécurité mille brebis et trente vaches, dans une Ferme de Marie qui a pris des airs d’arche de Noé.

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(Photo Sébastien Botella) De nombreux axes du bord de mer sont restés fermés hier, comme ici à Cagnes-sur-mer.

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