Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Faire fructifier les acquis »

Brillant vainqueur de l’ultime course 2017 au crépuscule d’une saison d’apprentiss­age contrastée (6e), Dorian Boccolacci espère rempiler l’an prochain pour « jouer le titre »

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Qu’il soit devenu le roi du pétrole en remportant haut la main à Abu Dhabi la quinzième et dernière course des GP Series ne change rien à la donne. Vice-champion de France F en , bon deuxième de l’Eurocup Formule Renault . la saison passée, Dorian Boccolacci préfère les années paires ! Alors qu’il ambitionna­it de mettre d’emblée son grain de sel dans la course au titre, eu égard aux chronos prometteur­s enregistré­s lors des galops d’essais préparatoi­res, le jeune Varois ( ans) évoluant en lever de rideau des Grands Prix F a vite dû réviser son objectif. Impossible de suivre la cadence imprimée par la machine à gagner française ART GP qui s’est permis de monopolise­r les quatre premiers rangs du classement final. Sixième sur les talons de son coéquipier Giuliano Alesi, redoublant lui au sein du team italien Trident, le natif de Cannes installé à Callian ne masque pas sa hâte de tourner la page. Histoire d’entamer le chapitre  plus vite, plus fort...

Dorian, ça fait quoi de s’offrir une Marseillai­se à Abu Dhabi ?

La première et la dernière de l’année ! C’était à ce moment-là où jamais, donc je l’ai savouré à sa juste valeur. Avec le team Trident, nous avions bien préparé le terrain la veille

(e de la C, ndlr) .En partant devant (e, au côté de son coéquipier américain Ryan Tveter, poleman) ,je savais que l’on pouvait finir cette saison en beauté. Encore fallait-il savoir saisir l’occasion. Pendant longtemps, la gestion de l’usure des pneus Pirelli en course m’a posé problème en . On a beaucoup bossé sur ce paramètre essentiel. Et voilà ! Objectif atteint. Je surprends Ryan assez vite. Et la suite se déroule comme dans un rêve. Écart creusé, horizon dégagé : les tours s’enchaînent aisément.

À tel point que l’on n’a plus l’impression de disputer une course.

Après avoir raté le coche de justesse à Jerez, début octobre, vous étiez remonté à bloc, non ?

C’est clair ! (Rires) En Espagne, le dimanche, je n’ai jamais trouvé l’ouverture (e à ’’ de l’Italien Alessio Lorandi). Même avec l’apport du DRS, c’est très compliqué de doubler sur ce tracé. Là-bas aussi, j’avais un super rythme de course. Compte tenu de mon niveau de performanc­e, sûr qu’on pouvait faire un peu mieux...

Peut-on dire que le tournant de votre saison se situe en Autriche ?

Après une entrée en matière positive à Barcelone (e de la hiérarchie provisoire, ex aequo avec le futur champion George Russell), c’est vrai que l’étape du Red Bull Ring marque un coup d’arrêt. La faute à une succession de petites erreurs personnell­es et collective­s. Le samedi, je manque un top  qui me tendait les bras (e) au bout d’une course un peu folle. Et le lendemain, une faute d’appréciati­on au freinage, en tentant un dépassemen­t, m’expédie en tonneaux dans le bac à gravier. Week-end cauchemard­esque, en effet... Mais le suivant à

Silverston­e ne fut guère meilleur.

Pourquoi ?

D’abord, la pénalité de trois places sur la grille reçue suite à l’accident du Red Bull Ring me fait partir e au lieu de e. Ça change la course, la cible. Et puis, surtout,  heures plus tard, je dois m’élancer en pole position lors de la C mais une panne de moteur m’empêche de prendre la piste. Encore des gros points perdus...

Le top  final était-il à votre portée ?

(Du tac au tac) Non, mais je pense qu’avec un peu plus de réussite, j’aurais pu m’intercaler entre les pilotes ART GP, au e rang. Ou tout du moins finir e. Être le meilleur des autres, quoi !

Comment expliquez-vous la suprématie actuelle de l’équipe ART GP ?

Leur palmarès parle pour eux. Chaque année, les meilleurs pilotes se battent pour intégrer ce team. Par conséquent, avec quatre ‘‘pointures’’ côte à côte dans le garage, il y a une forte émulation interne. Ils trouvent plus vite les réglages appropriés et font la différence dès les premières échéances.

Décrocher le titre GP avec une autre structure, c’est possible ?

Ocon, Leclerc, Russell : depuis , ils alignent les couronnes. Alors, évidemment, quand on vise haut, aujourd’hui, mieux vaut rouler chez eux ! Mais si jamais un pilote évoluant dans une autre équipe devient champion l’an prochain, nul doute que l’exploit fera du bruit. De quoi grandir plus vite...

Quel est votre plan de bataille pour  ?

Pour l’instant, nous sommes en phase de négociatio­ns. Ça discute tous azimuts. Comme d’habitude, les quatre volants ART sont très convoités. La seule certitude, c’est que j’ai envie de faire fructifier les acquis. Parce que maintenant, je me sens capable de jouer le titre.

L’an prochain, le calendrier du GP comptera une nouvelle date française qui ne doit pas vous laisser indifféren­t...

Rouler sur la piste du Grand Prix de France, ce serait juste génial! (Large sourire) Au Castellet, j’ai déjà gravi le podium en championna­t de France F puis en Eurocup Formule Renault .. On dit toujours jamais deux sans trois, donc j’espère avoir l’opportunit­é de le vérifier bientôt.

J’aurais pu finir au quatrième rang”

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(Photos Georges Decoster) Dorian Boccolacci : « En partant devant, le dimanche à Abu Dhabi, je savais que l’on pouvait conclure cette saison en beauté. Mais encore fallait-il savoir saisir l’occasion... »
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