Johnny Vegas sort de son silence
Après avoir observé une semaine de deuil, le Raphaëlois Johnny Vegas, sosie officiel de l’idole, sort de son silence pour la première fois depuis la disparition du mythe
Vincent, alias Johnny Vegas, est sorti hier de sa réserve, une semaine après le décès de Johnny Hallyday. Malgré les multiples sollicitations de tous les médias nationaux, le sosie de l’idole des jeunes est resté cloîtré chez lui, à l’Île Rousse en Corse, où il réside depuis des années. Le téléphone éteint, coupé du monde, Vincent, originaire de Saint-Raphaël, a respecté le deuil, acceptant de se confier uniquement après l’hommage national du week-end et l’inhumation qui s’est déroulée lundi sur l’île de SaintBarthélemy. Chose promise, chose due : Johnny Vegas nous accorde sa première interview.
Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris la mort de Johnny Hallyday ?
C’est très difficile à exprimer. On m’a appelé à heures du matin pour m’apprendre sa disparition… J’étais abasourdi ! Je suis resté longtemps perdu dans mes réflexions. C’est comme si on venait de me mettre un grand coup dans la figure. Puis, quelques heures plus tard, mon téléphone a sonné : de TF à France en passant par M, l’AFP, Le Parisien, tous les médias m’ont sollicité pour avoir mon sentiment…
Pourquoi avez-vous observé le silence jusqu’à aujourd’hui ?
Par respect pour la famille et les amis de Johnny Hallyday ! En cette journée de deuil national, ma place n’était pas sur les plateaux de télévision. Je ne suis personne, puis il m’a fallu le temps de digérer ce qui a été pour moi un véritable choc…
Certains sosies n’ont pas hésité à se répandre dans les médias. À l’image du « sosie vocal », le Brignolais Christian Gil ?
D’abord, je ne pense pas que Christian Gil soit le réel sosie vocal de Johnny Hallyday : il est plus celui d’Elvis Presley. Ce n’est pas véritablement un sosie, c’est plutôt un imitateur. À mes yeux, et cela n’engage que moi, je pense que c’est un manque de politesse vis-à-vis de la famille Hallyday et des fans de Johnny. À mon sens, il était dans une démarche de promotion, c’est tout… Ce n’est pas parce qu’on enfile un blouson noir, qu’on met une boucle d’oreille ou qu’on a les yeux bleus, qu’on devient sosie de Johnny Hallyday. Si on va par là, je crois savoir qu’il n’y aurait pas moins de sosies de Johnny Hallyday en France…
Justement, comment êtes-vous devenu le sosie « officiel» de Johnny Hallyday ?
On peut toujours débattre sur le côté officiel. Mais moi, j’ai été élu en en direct sur TF dans le cadre d’une émission des sosies animée par Jean-Pierre Foucault. J’ai simplement été élu devant plus de millions de téléspectateurs et c’est l’un des meilleurs amis de Johnny, en l’occurrence le chanteur Carlos, qui m’a remis cette récompense à l’issue de cette émission !
Pour en revenir aux obsèques, comment avez-vous vécu l’ensemble des cérémonies ?
Je suis resté seul pendant quatre heures devant mon poste de télévision. On m’avait invité à monter à Paris, mais je n’avais pas la force de me montrer. Je me suis isolé pour suivre cette cérémonie digne d’un roi. Cela m’a fait penser aux obsèques de la princesse Diana. En France, seul Victor Hugo a eu l’honneur, en , de descendre les Champs-Élysées. Seul devant ma télé, je n’ai pas pu retenir mes larmes…
Quel est votre sentiment sur son choix d’être inhumé sur l’île de Saint-Barthélemy ?
Bien sûr que j’aurais aimé qu’il soit enterré à Paris. Mais c’est son choix, il faut le respecter ! Il a été enterré sur une île baignée de soleil et non au Père Lachaise. C’est peut-être mieux…
Avez-vous le projet de vous recueillir sur sa tombe ?
Je me suis promis d’aller un jour à Saint-Barth’ pour lui rendre hommage. Cela fait plus de vingtcinq ans que je vis avec Johnny. Il m’a tout donné. Je me dois de lui rendre un ultime hommage. C’est un devoir !
Désormais, quelle suite allezvous donner à votre carrière ?
Ces derniers jours, j’ai été inondé d’appels et de mails de la part de ses fans pour que je perdure l’oeuvre de Johnny Hallyday. Je vais le faire avec plus d’engouement et de force pour répondre aux attentes de son public. Je vais chanter plus fort pour qu’il m’entende de SaintBarth’ ! Je veux continuer à partager du Hallyday avec ses fans. Jean-Philippe Smet est mort de chair, mais Johnny Hallyday n’est pas mort dans les esprits. Son oeuvre restera à jamais dans les coeurs.
Quand avez-vous rencontré l’idole des jeunes pour la première fois ?
La première fois, c’était dans un restaurant parisien. Il mangeait en famille à cinq mètres de moi. Nous avons échangé du regard, mais je n’ai pas voulu le déranger. J’ai emprunté son public, son apparence : je n’ai pas voulu faire intrusion dans sa vie privée. Puis une fois, j’ai été appelé pour justement jouer son sosie dans un film de Claude Lelouch. J’étais vraiment intimidé. On a pris une première photo ensemble, puis il adit:« On la refait, Vincent lève la tête ! » On a discuté ensemble et il m’a lancé cette phrase : « Vincent, ne triche jamais avec ton public. C’est lui qui nous a mis là où on est aujourd’hui. » Ce fut un moment inoubliable.
Et quand l’avez-vous revu pour la dernière fois?
C’était en juillet lors d’un de ses derniers concerts à Vienne près de Lyon. Il m’a fait monter sur scène et m’a offert son plus beau des sourires pour une photo souvenir, avant de m’encourager dans mon travail…
Votre chanson favorite ?
Ma gueule ! C’est la chanson qui correspond le mieux à sa personnalité…
Avez-vous prévu de lui rendre hommage prochainement ?
Bien entendu ! Le plus bel hommage lui sera rendu le février prochain à la salle Victor-Hugo à Puget-sur-Argens. Sur scène, je serai accompagné de douze musiciens pour saluer comme il se doit la mémoire de l’artiste et revisiter toute l’oeuvre de Johnny. Ce concert sera organisé en faveur de l’association « Un regard, un sourire ». Je vous annonce une grande et belle soirée…