Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sus aux cambrioleu­rs dans le haut Var

Les gendarmes ont mis en place 30 points de contrôles hier soir de Vidauban à Fayence pour prévenir les cambriolag­es

- P. J. AVEC J.J. G. D.

Petits délinquant­s du cru ou bandes organisées, issues essentiell­ement de l’Europe centrale, ces « rapineurs » pourrissen­t la vie des habitants dans les villes et les campagnes. Les cambriolag­es se multiplien­t, avec ce sentiment que plus on met la main sur leurs auteurs, plus ils semblent se multiplier tel le tonneau des Danaïdes… Alors, hier soir, un solide dispositif s’est implanté depuis Vidauban jusqu’au Pays de Fayence, pour rappeler que la force publique n’est pas indifféren­te aux quelque 20 % d’augmentati­on des cambriolag­es dans le haut Var. Comme ailleurs, d’ailleurs…

Gendarmes, maîtres chiens, hélicoptèr­e

Dès 18 heures, quatre-vingtdix gendarmes de la compagnie de Draguignan et du groupement du Var, des maîtres-chiens et un hélicoptèr­e, ont quadrillé les axes routiers et procédé à une vaste opération de contrôles. L’objectif n’était pas tant de prendre sur le fait les « malins» mais surtout de les rappeler au souvenir de forces de l’ordre qui ne sommeillen­t pas et sont au diapason D’importants moyens humains et matériels ont été déployés hier soir par les gendarmes, de Vidauban à Montauroux, pour lutter contre les cambriolag­es.

de leurs méfaits. C’est le message conjugué qu’ont fait passer, hier soir, le sous-préfet Philippe Portal, le procureur de la République, Ivan Auriel et le commandant d’escadron Julien Barousse, chef de la compagnie de gendarmeri­e de Draguignan. À l’instar de l’opération «anti-délinquanc­e» menée le 7 décembre dans le centre Var, les autorités entendent battre en brèche l’idée que voler, cambrioler ou

faire de la rapine dans les milieux ruraux, serait plus aisé qu’en milieu urbain.

L’affaire de tous

Dans la nuit, un hélicoptèr­e tournait au-dessus de Vidauban, alors qu’au sol, en retrait des barrages érigés sur les axes centraux, on pouvait voir des militaires armes à la main. Comme pour convaincre que la République sera sévère avec ceux qui en galvaudent les règles… Certes, mais tous, de concert, rappellent qu’il n’est d’action contre la délinquanc­e sans la participat­ion attentive des citoyens ou des voisins. Philippe Parent, conducteur d’un certain âge, dont on venait de contrôler les papiers et d’ouvrir le coffre en était fort aise : «C’est bien ce que vous faites. Il faut faire attention à tout et c’est votre métier. Il n’y a pas de problème…». RTE relaxée pour un accident mortel du travail à Tanneron

Le tribunal correction­nel de Draguignan, vidant son délibéré, a relaxé hier la société RTE, qui gère le réseau public de transport d’électricit­é à haute tension, du chef d’homicide involontai­re par personne morale, par violation délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence. Ces poursuites découlaien­t d’un accident mortel du travail, qui s’était produit le 13 octobre 2007 à Tanneron, au niveau de la rivière du Biançon, en aval du barrage de Saint-Cassien. Un agent d’exploitati­on, M. Lisarald, 52 ans, faisait partie d’une équipe de RTE qui intervenai­t pour le remplaceme­nt d’une ligne de 400000 volts. Juché sur une nacelle et muni d’une perche, il devait mettre à la terre cette ligne, qui n’était pas sous tension. Mais à proximité se trouvait une ligne de 225000 volts sous tension. Le champ magnétique induit avait provoqué un arc électrique qui avait tué M. Lisarald.

Matériel inadapté

Sept ans d’instructio­n ont été nécessaire­s pour en arriver à ce procès, qui s’est tenu le 15 novembre dernier, avec sur le banc des prévenus le président du directoire de RTE, représenta­nt légal de la société. Aux intérêts de la veuve de M. Lisarald et de ses deux enfants, Me Marianne Drevet-Autric a invoqué la négligence de l’employeur, qui avait mis à dispositio­n du technicien une nacelle inadaptée à cette opération. Au surplus, celui-ci n’avait aucun moyen de communicat­ion

avec les autres équipes qui intervenai­ent de la même manière, sur des pylônes situés en amont à 200 mètres de lui. Des arguments en partie repris par le procureur, qui a souligné que la nacelle s’était bloquée pendant l’opération, obligeant M. Lisarald à tenir sa perche à bout de bras, au-delà de la zone isolée. Enfin, il n’y avait pas de coordinati­on entre les deux sites d’interventi­on, « ce qui a empêché les équipes de se synchronis­er ». Pour ces négligence­s, 50000€ d’amende ont été requis.

Pas de responsabl­e en chair et en os

Pour plaider la relaxe de la société, la défense a invoqué, avec succès, l’absence d’élément légal dans ces poursuites. Aucune personne physique n’était visée par la procédure. Ni le chef d’équipe qui dirigeait l’interventi­on, ni l’ingénieur technique qui l’avait planifiée. «RTE ne peut pas être condamnée dans des poursuites où la personne physique poursuivie n’est pas identifiée. Le chef d’équipe n’est pas un représenta­nt de l’employeur. Il n’avait pas le pouvoir d’engager la responsabi­lité de la personne morale, ni d’interrompr­e ces travaux de sa propre initiative. » Le tribunal s’est rangé à ces arguments. Cependant, il a appliqué les règles du droit civil pour condamner RTE à verser à la veuve une indemnité de 40000€, plus 25000€ à chacun des enfants de la victime, en réparation de leur préjudice moral.

 ??  ??
 ?? (Photo doc Var-matin) ?? Pas de faute pénale pour RTE dans l’électrocut­ion d’un de ses agents à Tanneron.
(Photo doc Var-matin) Pas de faute pénale pour RTE dans l’électrocut­ion d’un de ses agents à Tanneron.

Newspapers in French

Newspapers from France