Ancien photographe à Var-matin, Jacques Ducord, le «Stoge», a tiré sa révérence
Il promenait sa frêle carcasse dans les rues de Draguignan, cabas à la main, pour faire ses petites courses. Et s’enfiler trois petits rosés… Provençal qui s’en dédit… Taiseux, avec cette diction lente et saccadée, on pouvait le prendre pour le « rêveur » du village, et se demander pourquoi il n’a pas fait bombance dans l’une de ces séries comiques où il aurait fait merveille (Benny Hill ?)… Personne ne l’a d’ailleurs côtoyé autrement que sous le doux sobriquet de « Stoge » (Le Cornet aussi à vrai dire !). Rapport à un soap opera américain des années soixante (Les 3 Stooges)… Jacques Ducord est, pour ceux qui l’ont connu, comme une légende qui ne s’est pas éteinte, hier, auprès des siens, du côté de Six-Fours. C’est un flash-back douloureux pour les anciens du métier. Sur ces années où la presse locale faisait du porte à porte, se transportait de cafés en bars, aussi. Avec, certes, quelques sorties de comptoirs « à bascule », mais une relation quasi charnelle avec ses lecteurs. Et une formidable bonne humeur…
Finesse et intelligence
Photographe émérite, turbulent parfois, le « Stoge » n’avait pas son pareil pour feindre l’innocence et signer de gros coups. Des faits divers, entre autres, où cet acteur hors pair savait déjouer les barrières de l’autorité pour accomplir avec brio les missions dont il était investi. Parce que derrière le masque innocent de Jacques Ducord, entré en 1971 au service de Var-matin République, pour le quitter au crépuscule des années quatre-vingt-dix, se cachait un magnifique bretteur. Une finesse et une intelligence qui, en trois mots, plantaient là ceux à qui il avait volontiers concédé de le prendre pour LA SEYNE-SUR-MER TOULON un imbécile. Je l’ai ainsi vu interpeller les plus hautes sommités de la tauromachie, à Nîmes, sur la réelle psychologie de l’animal, dont elles parlaient avec aplomb et certitude. «Vous savez ce qu’il pense, le taureau, quand il rentre dans l’arène ? » Fallait oser ! Rares sont les gens qui ne disent jamais du mal. Instillent à leur contact la modestie et l’art de relativiser, quand la vie, à bien y regarder, a été parfois compliquée. Mais aussi génitrice de moments formidables où Épicure se tirait la bourre avec Bacchus. Une vie de copains, de journaliste quoi… Le doux insolent est parti, en silence. Laissant des yeux rouges d’est en ouest du Var. Ciao le stoge… La cérémonie religieuse aura lieu mercredi à 11 heures en l’église SainteAnne de Six-Fours; l’inhumation à 15 h 30 au cimetière de Draguignan. *Achetez votre véhicule d’occasion dans votre concession PEUGEOT GEMY et pour 1 € de plus partez avec une TV, une tablette ou un smartphone au choix d’une valeur de 350 €. HYÈRES FRÉJUS GEMY.FR COGOLIN DRAGUIGNAN