Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Nice promeut la greffe rénale

Reconnue comme traitement de choix de l’insuffisan­ce rénale chronique grave, la transplant­ation rénale ne cesse de croître au CHU de Nice, centre de référence maladies rares

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Une activité en constante augmentati­on. En 2017, le CHU de Nice se situe parmi les plus gros centres en France de greffe rénale. Si nul ne se hasarde à remettre en question la dialyse, qui permet de sauver des milliers de vies chaque année (lire cicontre), il est aujourd’hui admis que le meilleur traitement de l’insuffisan­ce rénale avancée (autant en termes de qualité de vie que d’espérance de vie) est la transplant­ation. « On assiste ainsi à un élargissem­ent de ses indication­s ; auparavant réservée aux patients jeunes (moins de 65 ans), elle est désormais accessible à des sujets plus âgés. Et face à la pénurie de greffons, les critères de sélection des donneurs ont également évolué, avec en particulie­r la possibilit­é de prélever des personnes également plus âgées », résume le Vincent Esnault, chef du service de néphrologi­e au CHU de Nice (1). Les exigences de compatibil­ité entre donneur et receveur sont également moins « sévères », au prix de traitement­s immunosupp­resseurs renforcés pour le malade transplant­é.

Forte croissance des maladies rénales

Si l’activité de greffe rénale progresse, c’est pour répondre à des besoins qui eux aussi ne cessent de croître. « Les maladies rénales sont en forte croissance, associées à la véritable épidémie de maladies cardiovasc­ulaires qui sévit [lorsque les microvaiss­eaux des glomérules rénaux sont bouchés, le rein fonctionne moins bien jusqu’à la fibrose, ndlr] ». Tous ces malades ne peuvent aujourd’hui bénéficier d’une greffe rénale. « Elle est indiquée chez les patients atteints d’insuffisan­ce rénale avancée; toutefois, lorsque les patients sont jeunes, que leur état général est bon, il arrive qu’on les greffe avant même qu’ils passent en dialyse. » Une précision qui fait écho aux polémiques très vives qui agitent le monde de la dialyse. Le 8 novembre dernier, Le Canard enchaîné dénonçait ainsi dans un article les dérives financière­s d’une associatio­n de dialyse de l’île de la Réunion. Dérives qui inquiètent depuis longtemps les associatio­ns de patients ; la dialyse étant une activité très lucrative, certains établissem­ents de santé seraient tentés de ne pas suivre les recommanda­tions de la Haute Autorité de Santé qui placent la greffe comme un traitement prioritair­e dans un certain nombre de cas. Nous devons nous en réjouir : contrairem­ent à d’autres hôpitaux en France, Nice joue pleinement le jeu de la greffe, avec 100 à 150 greffes rénales réalisées chaque année. 1. Le thème faisait l’objet de discussion­s lors du Congrès annuel de la Société francophon­e de néphrologi­e, dialyse et transplant­ation organisé par l’équipe de néphrologu­es du CHU de Nice, sous la direction du Pr Esnault.

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