Nice promeut la greffe rénale
Reconnue comme traitement de choix de l’insuffisance rénale chronique grave, la transplantation rénale ne cesse de croître au CHU de Nice, centre de référence maladies rares
Une activité en constante augmentation. En 2017, le CHU de Nice se situe parmi les plus gros centres en France de greffe rénale. Si nul ne se hasarde à remettre en question la dialyse, qui permet de sauver des milliers de vies chaque année (lire cicontre), il est aujourd’hui admis que le meilleur traitement de l’insuffisance rénale avancée (autant en termes de qualité de vie que d’espérance de vie) est la transplantation. « On assiste ainsi à un élargissement de ses indications ; auparavant réservée aux patients jeunes (moins de 65 ans), elle est désormais accessible à des sujets plus âgés. Et face à la pénurie de greffons, les critères de sélection des donneurs ont également évolué, avec en particulier la possibilité de prélever des personnes également plus âgées », résume le Vincent Esnault, chef du service de néphrologie au CHU de Nice (1). Les exigences de compatibilité entre donneur et receveur sont également moins « sévères », au prix de traitements immunosuppresseurs renforcés pour le malade transplanté.
Forte croissance des maladies rénales
Si l’activité de greffe rénale progresse, c’est pour répondre à des besoins qui eux aussi ne cessent de croître. « Les maladies rénales sont en forte croissance, associées à la véritable épidémie de maladies cardiovasculaires qui sévit [lorsque les microvaisseaux des glomérules rénaux sont bouchés, le rein fonctionne moins bien jusqu’à la fibrose, ndlr] ». Tous ces malades ne peuvent aujourd’hui bénéficier d’une greffe rénale. « Elle est indiquée chez les patients atteints d’insuffisance rénale avancée; toutefois, lorsque les patients sont jeunes, que leur état général est bon, il arrive qu’on les greffe avant même qu’ils passent en dialyse. » Une précision qui fait écho aux polémiques très vives qui agitent le monde de la dialyse. Le 8 novembre dernier, Le Canard enchaîné dénonçait ainsi dans un article les dérives financières d’une association de dialyse de l’île de la Réunion. Dérives qui inquiètent depuis longtemps les associations de patients ; la dialyse étant une activité très lucrative, certains établissements de santé seraient tentés de ne pas suivre les recommandations de la Haute Autorité de Santé qui placent la greffe comme un traitement prioritaire dans un certain nombre de cas. Nous devons nous en réjouir : contrairement à d’autres hôpitaux en France, Nice joue pleinement le jeu de la greffe, avec 100 à 150 greffes rénales réalisées chaque année. 1. Le thème faisait l’objet de discussions lors du Congrès annuel de la Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation organisé par l’équipe de néphrologues du CHU de Nice, sous la direction du Pr Esnault.