Les élèves de la métropole modèlent le luxe Hermès
Fruit d’un partenariat entre la Fondation Hermès et la Villa Noailles, cinquante-cinq élèves du lycée Rouvière à Toulon et du collège Marcel-Rivière à Hyères fabriquent leur propre objet manufacturé
Cette année, la marque de luxe Hermès s’est inscrite au lycée Rouvière, à Toulon, ainsi qu’au collège Marcel-Rivière, à Hyères. Hier matin, c’est dans la capitale de la métropole que la prestigieuse société a lancé officiellement son nouveau projet pédagogique, « Manufacto, la fabrique des savoir-faire », chapeauté sur le territoire par la Villa Noailles. La directrice de la Fondation d’entreprise Hermès, Catherine Tsekenis, a présenté, aux trente-cinq élèves de la 2nde option design et arts appliqués, cet apprentissage innovant, qui propose à chacun durant vingt-quatre heures (douze séances de deux heures) de « fabriquer son propre objet manufacturé, en cuir ou en bois, de A à Z ».
D’autres classes l’an prochain
Jusqu’au mois de mars, les lycéens toulonnais assembleront une boîte à outils, tandis que les vingt collégiens hyérois plancheront sur un tabouret design ; des objets qu’ils pourront personnaliser à leur guise. Un carnet de liaison ludique assiste la démarche. Lors de cette phase de confection, les apprentis de la métropole seront accompagnés par un artisan Compagnon du devoir (lire ci-dessous). Une méthode testée l’an dernier dans six établissements parisiens et briguée par la Villa Noailles, structure métropolitaine déjà partenaire de la Fondation pour la Design Parade et le Festival Pitchouns. « Manufacto n’est pas arrivé ici par hasard, c’est le fruit d’une complicité, a relevé Catherine Tsekenis. Nous partageons une ambition. On va aller plus loin, petit à petit. » Le directeur de la Villa Noailles, Jean-Pierre Blanc, a dépeint une « merveilleuse idée ». « Nous sommes la première région hors de Paris à le réaliser », s’est enthousiasmé le Hyérois, attaché à la « mission de service public de la culture ». Aux côtés de ces larges sourires, les élus se sont frottés les mains. La conseillère départementale, Entretien avec Catherine Tsekenis, directrice de la Fondation d’entreprise Hermès. Hélène Audibert, a rendu hommage aux acteurs pour ce « choix de la métropole TPM, la chance du département », au nez et à la barbe d’autres grands fiefs comme Nantes ou Marseille. L’élu métropolitain, Yannick Chenevard, s’est également montré ravi. « C’est la fabrique des savoir-faire sur le territoire de Toulon-ProvenceMéditerranée, se réjouissaitil. Demain, ces jeunes choisiront les filières de formation qui valoriseront le savoir-faire français. » Comblée, l’inspectrice générale de l’Éducation nationale design et métiers d’art, Brigitte Flamand, a salué une formation « sur-mesure », intégralement financée par la marque de luxe. Cette année, Manufacto s’étend ainsi à vingt établissements scolaires, pour près de six cents élèves dans les académies de Paris, Créteil et Nice. « Ce sont des investissements lourds, notamment en terme humain, expliquait-elle. J’ai imaginé ce programme d’excellence il y a quatre ans et j’en ai souhaité le déploiement dès l’an prochain, à Lyon, Besançon et Bordeaux. » Pour l’heure, les élèves de TPM figurent bien dans la classe des privilégiés. Brigitte Flamand le confirme : « Pour l’étendre davantage, il faudra que les académies soient parties prenantes du projet. »