Des bus pendant les travaux sur la ligne des TER
Entre Aubagne et Toulon, la SNCF procède au renouvellement de 38 km de voie ferrée. Un chantier impressionnant qui s’étire jusqu’au 13 avril. Non sans gêne pour les usagers
Un chantier titanesque dans lequel la SNCF investit 53 millions d’euros en fonds propres ! Impactés, les usagers réguliers et les riverains des travaux n’ont d’ailleurs pas manqué de le remarquer : en semaine, depuis début septembre et jusqu’au 13 avril, les trains ne circulent plus la nuit sur la ligne Marseille-Vintimille (255 km). Plus précisément entre Aubagne et Toulon, sur 38 km de réseau ferré où les constituants de la voie numéro une sont renouvelés dans le sens Marseille-Toulon. L’objectif avoué de l’opération est d’améliorer la régularité des trains, en partant du principe qu’une voie neuve comporte moins de défauts. « Sur cette ligne où une centaine de TER, une quarantaine de TGV et quatre trains de fret circulent quotidiennement, il s’agit de renforcer la fiabilité et la robustesse de l’infrastructure. Les rails, le ballast et les traverses qui sont changés datent de 1980», détaille Jacques Frossard, directeur régional SNCF Réseau, depuis le poste de commandement de l’opération implanté en gare de La Ciotat. En parallèle, la voie numéro 2, dans le sens Marseille-Toulon sera réalisée de janvier à mars 2019 ».
Trois ans de préparation, personnes nuit et jour
Mobilisant par sécurité les deux voies, les travaux se déroulent donc de nuit et hors week-end, de 21 h 15 à 5 h 30. Et ce afin d’impacter au minimum les circulations quotidiennes qui se déroulent normalement de jour, au prix cependant d’une limitation de vitesse sur les tronçons nuitamment traités. Aucune place n’est laissée au hasard. Hors de question qu’un grain de sable dans les rouages bien huilés du chantier aux proportions hors norme n’allonge les délais! Le chantier, qui a nécessité trois ans de préparation en amont, mobilise 500 personnes. De nuit comme de jour... La SNCF assure la maîtrise d’ouvrage, apporte le personnel spécialisé (150 personnes), de même que des engins spéciaux nécessaires aux travaux. Associée à l’opération, l’entreprise Colas Rail (et une dizaine d’autres sous-traitants soit 350 personnes) met en oeuvre son train usine – deux seulement sont en service en France –, une suite de gigantesques convois de 750 m de longueur qui assure le renouvellement de la voie ferrée en avançant au rythme de 800 mètres par nuit (sur une amplitude de 10 km). Contre 150 mètres au maximum avec les méthodes classiques, qui restent toutefois de mise dans les tunnels.
Bases arrière à La Seyne et à Carnoules
Et quand ils ne sont pas en activité, les convois composant le train usine regagnent leur base logistique temporaire (3 h d’acheminement), aménagées en gares de La Seyne et de Carnoules où ils font l’objet d’opérations de maintenance (8 h d’entretien et de préparation). Des bases arrière où sont par ailleurs entreposés les 71 000 tonnes de ballast qui sera renouvelé, les 70 000 traverses neuves et les futurs rails, plus consistants (60 kg par mètre, contre 50 kg pour les anciennes). De même que les éléments récupérés lors de l’avancée du train usine, qui seront tous recyclés. La SNCF déploie donc les grands moyens pour améliorer la qualité du service. Un enjeu majeur, dont l’actualité rappelle constamment l’impérieuse et urgente nécessité. «Il y a 1280 km de réseau ferré en Sud-Paca, si nous voulons maintenir la qualité du service nous devons vraiment donner un coup de collier», conclut le directeur régional. Au terme d’un contrat de performance pluriannuel entre l’État et l’établissement gestionnaire des voies ferrées, 46 milliards d’euros seront consacrés, en dix ans, à la régénération du réseau ferré français.