GT : la plus raffinée des McLaren
Grâce à ses suspensions prévenantes, son toit vitré et son hayon, la GT offre davantage de confort que la « S », mais garde l’essentiel : précision chirurgicale du train avant et plaisir au volant incroyable !
cLaren. Cette firme britannique, la plupart des « rouleurs anonymes » ne la connaissent que par son palmarès accumulé depuis les années 80 en F1. Et notamment grâce aux deux monuments et éternels rivaux qu’ont été Senna et Prost. Mais depuis 2011, avec le lancement de sa première vraie voiture de série, la MP4-12C, McLaren Automotive est devenue bien plus qu’une écurie. En un temps record, ce constructeur est devenu un acteur incontournable dans l’univers « select » des créateurs de sportives. À la barbe des barons Ferrari, Lamborghini et Porsche… Après les « Super Series » constituées par la 12C précitée puis la 650, et les « Ultimate Series » avec l’hypercar « P1 », une nouvelle gamme « Sport Series » a été lancée en 2015. Inauguré avec la 570S, ce nouveau chapitre ouvre McLaren à un marché plus accessible (tout est relatif, bien entendu, sachant que dans cette série, une petite 540C est tout de même facturée 164 500 euros…). L’objectif de conquête – « un nouveau modèle lancé chaque année » – esquissé entre les murs du très futuriste centre technologique de Chertsey road à Woking, a largement été pulvérisé. Nouveau challenge : sortir quinze nouveaux modèles d’ici 2022, avec l’intégration de l’hybridation pour 50 % de la gamme ! Dernières venues : les 720S (Super Series) et Senna (Ultimate Series), laquelle remplace la déjà mythique P1. Pour en revenir aux Sport Series, la gamme est coiffée en beauté par la 570 GT. Avec ses soeurs, celle-ci s’est offert une virée de présentation sur les plus belles routes d’Europe. Sept villes, six pays traversés. Au pas de course. Avec une escale remarquée sur la Côte d’Azur. Il nous fallait l’essayer. Notre engagement : offrir à cette aristocrate anglaise un terrain digne de son rang. Rien de tel qu’un impérial ruban : la route Napoléon ! Entre Thorenc et Gréolières-les-Neiges, nous avons pu profiter de l’ambiance si raffinée spécifique au modèle : sellerie cuir étendue, accoudoir central, miroir de courtoisie, capacité de chargement de 370 litres, écran de navigation central amélioré (par rapport à la 650S que nous avions déjà testée). En revanche, même au ras du bitume (l’auto culmine à 1,20 m), difficile de passer incognito. Nombre d’automobilistes sur notre passage ont dégainé illico leur smartphone pour immortaliser ce spécimen rare, large de 2,10 m. Bien enfoncé, presque couché dans notre baquet, on guide du bout des doigts et finalement avec beaucoup d’aisance une créature de près de 600 chevaux, étonnamment douce et confortable. Excellente initiative que d’avoir simplifié la commande permettant de surélever le nez du coupé (en option à 2 580 euros) qui équipait déjà la 650S pour se jouer des dos-d’âne sans sueur froide. Belle prouesse surtout que d’avoir doté le train avant d’un tel niveau de précision. Les appuis sont francs, (très) musclés en attaque et vous gratifient de sorties de virages façon « arbalète », irrésistibles ! Une 570 d’autant plus impressionnante qu’elle n’a pas la suspension (PCC) de ses aînées pour contrôler hydrauliquement le roulis. Prévenante aussi, la boîte à double embrayage à 7 rapports. Exit les à-coups façon « clong » ressentis sur la 650S. Son tarif (196 950 euros, auxquels il faut ajouter 10 500 euros de malus en France) correspond peu ou prou à celui de ses rivales (Audi R8 V10 Plus et Porsche 911 Turbo). Et ne comptez pas sur sa sobriété en carburant pour faire des économies… En conditions réelles, elle dépasse allègrement les 18 l/100 km, quand la fiche technique en revendique officiellement 9,2 l/100 km… Mais cette Anglaise incroyablement polyvalente possède un capital sympathie incontestable. Et son tempérament vous chamboule le cortex préfrontal, au point de vous faire totalement reconsidérer vos goûts en matière d’automobile sportive.