Près de milliards d’euros aux armées : l’Etat met le paquet
Priorité au quotidien du soldat et à la modernisation des équipements, durement sollicités, tout en préparant l’avenir: telle est l’ambition du nouveau projet de loi de programmation militaire (LPM) français, qui prévoit de consacrer 295 milliards d’euros à la défense de 2019 à 2025. Objectif de cet «effort budgétaire inédit», selon les propos du président Emmanuel Macron : porter les dépenses de défense de la France à 2% du PIB en 2025, conformément à ce que réclame l’Otan de la part de ses membres. « Nous allons combler les carences du passé et bâtir des armées modernes, durables, protectrices », pour permettre à la France de « tenir son rang », a assuré, hier, la ministre des Armées Florence Parly après avoir présenté la LPM en Conseil des ministres. Après quelque 60 000 suppressions d’effectifs entre 2005 et 2015, le ministère des Armées ambitionne de créer quelque 6 000 postes d’ici à 2025, en particulier dans la cyberdéfense (1 500) et le renseignement (1 500). Pour améliorer les conditions de travail des troupes, la LPM augmente nettement les crédits consacrés aux petits équipements -- gilets pare-balles, treillis… --, à l’entretien du matériel et aux infrastructures , longtemps négligés. Deuxième grand axe : la modernisation accélérée des matériels existants, nombreux à aligner plusieurs décennies de service. L’armée de Terre va voir le renouvellement accéléré de ses véhicules blindés de taille intermédiaire (programme Scorpion). Cinquante pour cent des nouveaux modèles seront livrés d’ici à 2025.
Quatre pétroliers ravitailleurs
La Marine obtient quatre pétroliers ravitailleurs nouvelle génération, dont deux d’ici à 2025 et 19 patrouilleurs au lieu des 17 prévus pour surveiller les zones économiques exclusives françaises outre-mer. L’armée de l’air va profiter du renouvellement accéléré de sa flotte quinquagénaire d’avions ravitailleurs Boeing KC-135 par 15 A330 MRTT, dont 12 auront été livrés en 2023. Le projet de LPM met également l’accent sur les capacités de renseignement (avions légers de surveillance, drones, satellites, bateau espion…) susceptibles d’accroître l’autonomie stratégique française et européenne. Pour préparer l’avenir, la France va lancer des études sur le successeur de son unique porte-avions, qui sera retiré du service vers 2040. Seront également financées des études sur le système de combat aérien du futur et sur le char de combat du futur, en coopération avec l’Allemagne. Sur le plan de la dissuasion nucléaire, le renouvellement des deux composantes (navale et aérienne) sera engagé. Budget estimé pour maintenir la clé de voûte de la défense française: 37 milliards d’euros entre 2019 et 2025.