Tombé à Verdun, le Poilu Claude Fournier a été inhumé Une « magnifique cérémonie », selon Robert Allard qui avait fait le voyage depuis Cannes pour inhumer ce grand-père qu’il n’a jamais connu, identifié grâce à son ADN
Robert Allard a partagé ce moment avec son épouse. Un moment « tellement fort », a-t-il dit. Un peu incroyable aussi... Ce Cannois a assisté, hier, à Douaumont dans la Meuse, à l’inhumation de son grand-père. Cet aïeul qu’il n’a pas connu. Claude Fournier, tombé à Verdun le 4 août 1916, à l’âge de 35 ans. Il venait d’être décoré de la Croix de guerre. Le sergent Fournier, mort en héros, repose désormais à la nécropole de Douaumont. Il avait été incorporé à Mâcon en 1900... L’épilogue d’une belle histoire. Qui lui tenait tellement à coeur. « C’était bien plus qu’une inhumation pour moi. Je n’ai jamais connu ce grandpère. Et ma maman non plus, puisqu’il est parti à la guerre quand elle avait 4 ans et qu’elle ne l’a jamais revu ». Jeanne-Antoinette, cette maman décédée en 2011, au très bel âge de 101 ans. « C’était son regret. Elle savait qu’il était mort à Verdun, mais elle ne savait pas où...C’est pour elle que je me suis lancé dans cette belle histoire », a encore réagi Robert Allard.
« Un concours de circonstances »
Une histoire presque miraculeuse. Claude Fournier est le premier Poilu identifié grâce à son ADN. C’était en mai 2015, à Fleury-sousDouaumont, dans la Meuse. Un simple et banal coup de pelleteuse permet la mise au jour de trois squelettes. Et à proximité, une plaque militaire... Celle du sergent Fournier. Grâce à la pugnacité du maire de Colombier-en-Brionnais (Saône-et-Loire), Jean-Paul Malatier, les descendants du Poilu sont retrouvés... « Ils avaient tellement peu d’éléments que c’est incroyable. Un tas de concours de circonstances », commente le petit-fils du défunt. Un nom, mais bien plus encore. La gendarmerie s’est chargée, de son côté, de procéder à une reconstitution faciale... Robert Allard peut, aujourd’hui, mettre un visage sur ce grand-père. « Personne ne pouvait m’en parler puisque je n’ai connu personne qui l’avait connu ».
« Sa place est ici »
Le petit-fils a reçu, hier, lors de la cérémonie, la plaque militaire de ce héros des tranchées. Son héros des tranchées. « Je suis heureux que mon grandpère repose à Verdun. C’est sa place ici. Je suis heureux car il a retrouvé tous ses camarades. » Plus d’un siècle après sa disparition...