Des Bleus dos au mur
Face à l’Italie qui vient d’encaisser deux lourdes défaites contre l’Angleterre et l’Irlande, la France doit absolument renouer avec la victoire
La victoire ou la crise : embourbé dans le marasme sur et en dehors du terrain, le XV de France est contraint de battre l’Italie, ce soir (21h) à Marseille, sous peine de se diriger vers une première Cuillère de bois dans le Tournoi des six nations depuis 1957 ! Rarement des Bleus se sont présentés aussi peu sereins avant d’affronter des Italiens contre qui ils n’ont jamais perdu à domicile dans le Tournoi. Et qui viennent d’encaisser 102 points en deux rencontres (15-46 contre l’Angleterre et 19-56 en Irlande)...
La France n’a plus gagné depuis près d’un an
Mais ces Azzurri constituent bien une menace pour ces Bleus-là, incapables de l’emporter depuis près d’un an (18 mars 2017) après avoir étiré, face à l’Irlande (13-15) et en Ecosse (26-32), leur série d’insuccès à huit rencontres (dont sept revers). A cette série noire s’est ajoutée l’exclusion de huit joueurs qui ont un peu trop arrosé la défaite à Edimbourg. Une affaire qui a un peu plus terni l’image du rugby français, déjà écorné par les affaires touchant le président de la Fédération, Bernard Laporte. « Bien sûr, il faut gagner, il n’y pas d’autre solution. On en a besoin pour nous, pour le rugby français en général. On est en souffrance et en manque de résultats » a convenu Mathieu Bastareaud, qui fera enfin ses débuts au centre de l’attaque tricolore sous Brunel. « Une nation comme la nôtre, qui a tant dominé par le passé, ne peut pas se retrouver à ce niveau-là. Après, on sait qu’en France on est de nature impatiente, on veut tout, tout de suite. Ça ne se fera pas du jour au lendemain mais on y travaille » at-il ajouté.
Brunel : « Etre beaucoup plus disciplinés »
Avant ce premier match du Tournoi en dehors de la région parisienne, Brunel n’a dirigé cette semaine à Aixen-Provence qu’un entraînement avec un effectif complet, deux en comptant celui du capitaine hier après-midi au Vélodrome. « Il ne faut pas se mettre dans des conditions de stress, au contraire optimiser nos qualités » a insisté Brunel qui, entre exclusions et jeu de la concurrence, a renouvelé à 80% de sa ligne de troisquarts. Et à 100% le triangle arrière, orphelin de Teddy Thomas, auteur des trois essais français dans le Tournoi avant d’être évincé après la virée nocturne d’Edimbourg... Place à Benjamin Fall et Rémy Grosso aux ailes, épaulés par Hugo Bonneval à l’arrière, dans un fond de terrain de revenants cumulant 17 sélections... A eux, notamment, selon Brunel, d’apporter une «capacité d’entreprendre » aperçue en Ecosse mais pas contre l’Irlande. Et à toute l’équipe de se montrer « beaucoup plus disciplinée » que lors des deux premières rencontres (10 pénalités concédées au Stade de France, 13 à Murrayfield). Au risque de tomber encore plus bas...