Sur la scène de Galli, Gaspard Proust ne se pose pas de questions...
Plein à craquer, le théâtre Galli, mercredi soir, pour la venue du grinçant, du mordant Gaspard Proust. Et le presque millier de spectateurs présents ne s’y est pas trompé. Car la plume assassine et subtilement intelligente de l’autre Proust a fait mouche. Déjà, le ton était donné avec l’intro musicale du spectacle : “Hells Bells”, du groupe AC/DC. Les cloches de l’enfer ont donc résonné, et tout le monde en a pris pour son grade. Les politiques Hollande,
Macron, Hamon, Marine Le Pen. Anne Hidalgo (maire de Paris),
aussi : « Elle s’est vantée d’avoir eu les JO dans la capitale en 2024. Mais non, c’est les autres qui n’en ont pas voulu ! »
Mordant, grinçant, intelligent
Son producteur aussi, Laurent Ruquier. « Quand tu fais “Les Grosses Têtes” entre Steevy et Christine Bravo, t’envies les otages de Coulibaly...» Les gens du coin n’ont pas été en reste : « Y’a du vieux dans le Var, quand tu vois toutes ces chaussures à scratch, tu sais que c’est du vieux »... Le cynisme est donc le fond de commerce de ce nouveau tonton flingueur : « Vous avez besoin de rire ? ça tombe bien, j’ai besoin d’argent ».
Des coups de griffe à la pelle, sur la religion, les handicapés, les bobos, les homos, les migrants. «Hé, vous plaignez pas, si vous voulez le sketch du K-Way, faut aller voir Dany Boon.» La boucle ne pouvait être bouclée sans une saillie
sur le couple. Et quelle
saillie : « Faites un test, tiens : quand vous regardez votre femme, posezvous la question si vous payeriez pour elle ? Si vous rentrez dans un bar à putes, sur la dizaine, est-ce que c’est elle que vous choisiriez, soyez honnête ?» Tour à tour choqué, interpellé, outré, mais toujours le rire au bord des lèvres, le public a donc assisté à 1h30 de pure dézingue. L’épilogue musical pouvait alors résonner : “A forest”, de The Cure. Pas mieux...