Le ton monte autour du futur pôle jeunesse
L’opposition a reproché au maire d’entretenir le flou sur le projet présenté pour la première fois en conseil municipal. « Il n’y a ni plan ni esquisse ! » s’est défendu, en vain, Philippe Barthélémy
Le futur pôle jeunesse de Saint-Cyr est sur les rails. Non sans quelques cafouillages au démarrage. « Hormis lors du débat d’orientation budgétaire, c’est la première fois que l’on évoque ce projet au conseil municipal, s’est félicité mardi soir, le maire Philippe Barthélémy qui présidait la séance publique en mairie. Et il y aura encore plusieurs délibérations dans les mois qui viennent ». L’ambition de la commune est de développer une politique jeunesse de proximité en associant sur un même site un ensemble d’utilisateurs qui agissent en direction de la jeunesse du territoire et qui doivent trouver des complémentarités à vivre leur projet sur un même lieu.
« Vous nous prenez pour des benêts »
«Animation, information, accompagnement socio-éducatif, médiation sociale… a résumé l’élu, détaillant les enjeux du projet. C’est un programme placé au coeur d’une démarche collective avec les jeunes (de 12 à 17 ans) qui fera l’objet d’une série de concertations, de présentations au conseil et de réunions de la commission municipale had hoc ». En substance, cette première délibération concernait donc l’approbation du principe d’une promesse de vente à intervenir en vue de l’acquisition de la bâtisse qui accueillera le pôle jeunesse et du terrain la jouxtant, situé 321 chemin du Sauvet, au prix de 650 000 € (hors frais de notaire). « La vente définitive interviendra avant fin 2018 et il faudra compter sur un an et demi de consultation », a précisé Philippe Barthélémy ouvrant le débat. « Je serais tenté de dire enfin ! » aattaqué Claude Giuliano (opp. Saint-Cyr réussir ensemble) rappelant la création, avenue de Tauroentum, de la maison des jeunes – « qui n’en a aujourd’hui que le nom» – sous la mandature d’Auguste Amic de 1971 à 1977. « Depuis, rien n’a été fait, alors que depuis 10 ans nous réclamons la mise en place d’une véritable politique en faveur des jeunes ». Il a enfoncé le clou : «Il vous aura fallu 29 ans pour réagir et organiser cette structure! Et vous nous demandez aujourd’hui de nous engager sur un budget d’1,6 M€ sans plan, sans étude… vous nous prenez certainement pour des benêts. On n’est pas dupes on sait qu’il y a quand même des esquisses… »
« Non il n’y a pas de plan ! »
« Non il n’y a pas de plan ! » ont interrompu vivement le maire et sa première adjointe Andrée Samat. « Il a bien des services qui ont travaillé ? Un architecte ?.. Bien sûr qu’il y a un projet, ce serait très grave si vous faisiez ça sans projet , a rebondi Claude Giuliano imperturbable. Donc nous sommes favorables, mais nous nous abstiendrons ». « Si je vous dis qu’il n’y a pas d’esquisse, c’est qu’il n’y en a pas ! Et heureusement ! » s’est énervé le maire. « Quel serait l’intérêt aujourd’hui de dire que rien n’a été préparé ? » a renchéri Andrée Samat. Un dialogue de sourd et des réponses qui n’ont pas convaincu l’opposant. Après lui, Dominique Olivier (opp. Pour Saint-Cyr un nouvel élan) dont le groupe s’est également abstenu a posé la question «de la gouvernance et du pilotage du futur pôle. Cela me gêne que l’on parle des murs avant le contenu et ce que l’on envisage ». Philippe Barthélémy a réitéré les enjeux du projet qu’il avait détaillé en introduction, en évoquant « en terme de conseil municipal, un ordre à respecter entre la promesse d’achat et le marché de maîtrise d’oeuvre », assurant que « la commission municipale jeunesse sera amenée à travailler sur ce projet en lien avec tous ». Enfin, en réponse à une dernière question de Béatrice Aiello (opp. Saint-Cyr réussir ensemble) qui a posé la question du choix de l’ancien par rapport au neuf, Philippe Barthélémy a défendu l’emplacement choisi situé « à côté des écoles, au coeur du nouveau quartier, près d’un gymnase ». « C’est une opportunité », a-t-il conclu.