L’OM s’offre Bilbao et prend une option (-)
Après un début de rencontre enthousiasmant et un match plaisant à suivre, les Marseillais s’imposent logiquement face à une formation de Bilbao qui s’en sort bien
On aurait pu croire que les Olympiens avaient fait le plus dur en inscrivant deux buts dans le premier quart d’heure. C’était sans compter, dans les arrêts de jeu de la première période, sur un penalty signalé par… le juge de touche. Face à une formation de Bilbao manquant singulièrement d’efficacité, les Marseillais, qui avaient pris le match par le bon bout, risquent d’avoir laissé des plumes dans ce premier round pourtant bien maîtrisé. L’OM, après un début de match tonitruant, a su se reprendre la réduction du score des Basques contre le cours du jeu, juste avant la pause. Au terme de 90 minutes enlevées, il reste aux Olympiens à terminer dans une semaine le travail. Mais Rudi Garcia devra résoudre l’équation à deux inconnues. Comment peut-on soutenir des cadences infernales en jouant de front sur deux tableaux ? Le coach phocéen, qui n’a jamais connu calendrier aussi démentiel, doit jongler : essayer de décrocher une place en coupe d’Europe (la grande) la saison prochaine, tout en faisant bonne figure dans cette compétition européenne. Le challenge est loin d’être simple. D’autant que son effectif a donné de sérieux coups d’essoufflement ces derniers temps. Mais hier soir, son groupe a affiché un net regain de forme avec un Payet des grands soirs.
Un départ canon
L’important était de l’emporter le plus largement sans concéder – si possible – le moindre but. C’est raté! «Lâchez les Basques», était pourtant le(s) but(s) affiché(s) par Payet et sa troupe. Les quelque 38 000 spectateurs ont poussé en ce sens. Après avoir écarté de leur route les modestes Portugais de Braga en seizième de finale, cette double confrontation face à Bilbao est d’un tout autre calibre. Le public marseillais n’a pas – un peu comme à son habitude lors de ces affiches européennes de deuxième catégorie – répondu présent pour ce match aller pourtant déterminant. Dans cette rencontre à rebondissements, les retardataires ont eu tort. Trente secondes seulement après le coup d’envoi, Ocampos, profitant de la passivité du gardien basque, déviait un petit ballon judicieusement donné par Thauvin suite à un joli raid et un rapide une-deux avec Lopez pour inscrire le premier but. Ce réalisme entraînait aussitôt un repli des Marseillais. Les Basques prenaient alors l’initiative. L’impérissable Aduriz (le goleador allait récidiver par la suite) se montrait dangereux (6e) sur un tir de près décroisé, bien détourné par Mandanda. Un avertissement sans frais que devaient prendre en compte les Marseillais. La réaction des Olympiens ne se faisait d’ailleurs pas attendre. Après un « toro » à une touche de balle sur le côté, un mauvais renvoi de San José permettait à Payet de déclencher, après un amorti, une superbe frappe. Le ballon se logeait en pleine lucarne (13e), hors de portée de Herrerin.
Incontournable Ocampos
Il y avait alors le feu chez les Basques et Germain, coup sur coup (16e et 17e), était à un pied d’aggraver la marque. Les Phocéens avaient maintenant la maîtrise du ballon en milieu de terrain. Malgré l’emprise des locaux, dans les arrêts de jeu de la première période, une frappe puissante d’Aduriz dans la surface était contrée par Rami. De manière litigieuse selon l’assesseur. En force, l’inoxydable buteur espagnol inscrivait le penalty. La donne venait soudainement de changer de camp. À la reprise, sentant la menace, Marseille repartait de l’avant. Et suite à un débordement sur l’aile, Payet centrait en retrait. Ocampos, qui avait flairé le coup, déboulait et frappait pour signer un doublé (57e) après une faute de main du portier basque habituellement remplaçant en Liga. Le capitaine marseillais, qui se multipliait aux quatre coins du terrain, distillait sur coup-franc un bon ballon, mais la tête de Germain passait de peu à côté. Au cours des vingt dernières minutes, les deux formations se neutralisaient. La rencontre baissait de rythme. Mais Payet en rajoutait une couche sur un raid plein axe. Il donnait un ballon à l’incontournable Ocampos qui, d’une pichenette, trompait le portier basque sauvé par son arrière central Etxeita. Statistiquement, avec un score de 3 buts à 1, l’OM a les deux tiers (67 %) de la qualification en poche. Reste, comme dirait Raimu sous la plume de Pagnol, à verser un dernier grand tiers et la coupe sera aux quarts.