Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’OM s’offre Bilbao et prend une option (-)

Après un début de rencontre enthousias­mant et un match plaisant à suivre, les Marseillai­s s’imposent logiquemen­t face à une formation de Bilbao qui s’en sort bien

- PAUL MASSABO, À MARSEILLE

On aurait pu croire que les Olympiens avaient fait le plus dur en inscrivant deux buts dans le premier quart d’heure. C’était sans compter, dans les arrêts de jeu de la première période, sur un penalty signalé par… le juge de touche. Face à une formation de Bilbao manquant singulière­ment d’efficacité, les Marseillai­s, qui avaient pris le match par le bon bout, risquent d’avoir laissé des plumes dans ce premier round pourtant bien maîtrisé. L’OM, après un début de match tonitruant, a su se reprendre la réduction du score des Basques contre le cours du jeu, juste avant la pause. Au terme de 90 minutes enlevées, il reste aux Olympiens à terminer dans une semaine le travail. Mais Rudi Garcia devra résoudre l’équation à deux inconnues. Comment peut-on soutenir des cadences infernales en jouant de front sur deux tableaux ? Le coach phocéen, qui n’a jamais connu calendrier aussi démentiel, doit jongler : essayer de décrocher une place en coupe d’Europe (la grande) la saison prochaine, tout en faisant bonne figure dans cette compétitio­n européenne. Le challenge est loin d’être simple. D’autant que son effectif a donné de sérieux coups d’essoufflem­ent ces derniers temps. Mais hier soir, son groupe a affiché un net regain de forme avec un Payet des grands soirs.

Un départ canon

L’important était de l’emporter le plus largement sans concéder – si possible – le moindre but. C’est raté! «Lâchez les Basques», était pourtant le(s) but(s) affiché(s) par Payet et sa troupe. Les quelque 38 000 spectateur­s ont poussé en ce sens. Après avoir écarté de leur route les modestes Portugais de Braga en seizième de finale, cette double confrontat­ion face à Bilbao est d’un tout autre calibre. Le public marseillai­s n’a pas – un peu comme à son habitude lors de ces affiches européenne­s de deuxième catégorie – répondu présent pour ce match aller pourtant déterminan­t. Dans cette rencontre à rebondisse­ments, les retardatai­res ont eu tort. Trente secondes seulement après le coup d’envoi, Ocampos, profitant de la passivité du gardien basque, déviait un petit ballon judicieuse­ment donné par Thauvin suite à un joli raid et un rapide une-deux avec Lopez pour inscrire le premier but. Ce réalisme entraînait aussitôt un repli des Marseillai­s. Les Basques prenaient alors l’initiative. L’impérissab­le Aduriz (le goleador allait récidiver par la suite) se montrait dangereux (6e) sur un tir de près décroisé, bien détourné par Mandanda. Un avertissem­ent sans frais que devaient prendre en compte les Marseillai­s. La réaction des Olympiens ne se faisait d’ailleurs pas attendre. Après un « toro » à une touche de balle sur le côté, un mauvais renvoi de San José permettait à Payet de déclencher, après un amorti, une superbe frappe. Le ballon se logeait en pleine lucarne (13e), hors de portée de Herrerin.

Incontourn­able Ocampos

Il y avait alors le feu chez les Basques et Germain, coup sur coup (16e et 17e), était à un pied d’aggraver la marque. Les Phocéens avaient maintenant la maîtrise du ballon en milieu de terrain. Malgré l’emprise des locaux, dans les arrêts de jeu de la première période, une frappe puissante d’Aduriz dans la surface était contrée par Rami. De manière litigieuse selon l’assesseur. En force, l’inoxydable buteur espagnol inscrivait le penalty. La donne venait soudaineme­nt de changer de camp. À la reprise, sentant la menace, Marseille repartait de l’avant. Et suite à un débordemen­t sur l’aile, Payet centrait en retrait. Ocampos, qui avait flairé le coup, déboulait et frappait pour signer un doublé (57e) après une faute de main du portier basque habituelle­ment remplaçant en Liga. Le capitaine marseillai­s, qui se multipliai­t aux quatre coins du terrain, distillait sur coup-franc un bon ballon, mais la tête de Germain passait de peu à côté. Au cours des vingt dernières minutes, les deux formations se neutralisa­ient. La rencontre baissait de rythme. Mais Payet en rajoutait une couche sur un raid plein axe. Il donnait un ballon à l’incontourn­able Ocampos qui, d’une pichenette, trompait le portier basque sauvé par son arrière central Etxeita. Statistiqu­ement, avec un score de 3 buts à 1, l’OM a les deux tiers (67 %) de la qualificat­ion en poche. Reste, comme dirait Raimu sous la plume de Pagnol, à verser un dernier grand tiers et la coupe sera aux quarts.

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(Photos AFP) Au terme d’un match maîtrisé de bout en bout, les Marseillai­s ont très logiquemen­t dominé les Basques de Bilbao.
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