Une bactérie mortelle pour les plantes observée
Bactérie mortelle pour 200 espèces végétales, la Xylella Fastidiosa vient de faire son apparition au lieu-dit La Panagia. Des mesures d’arrachage et de surveillance sont mises en place
Deux arbustes décoratifs (de type “Euryops chrysanthemoides”) viennent d’être identifiés comme porteurs de la bactérie Xylella Fastidiosa, au lieudit La Panagia, a annoncé hier soir la préfecture. Comme nous le précise le maire Robert Bénéventi, « il s’agit de deux buissons d’ornement, de 30 à 40 centimètres de haut, qui donnent des marguerites jaunes. Tous deux étaient distants d’environ vingt centimètres ». D’ores et déjà, poursuit le premier magistrat, «les services de l’État, qui prennent en charge à 100 % ces démarches, se sont occupés, il y a quelques jours, d’arracher et de brûler les deux “Euryops chrysanthemoides” contaminés ». Des mesures radicales car, rappelons-le, aucun traitement n’existe pour empêcher le dépérissement des végétaux touchés par la Xylella Fastidiosa.
Environ habitations concernées
Les deux arbustes concernés ont été analysés - parmi des centaines d’autres - par le laboratoire de santé des végétaux de l’ANSES, qui oeuvre dans le cadre de la “vigilance renforcée” des services de l’État à l’égard de cette bactérie. Ils se trouvent en effet dans une zone placée sous surveillance depuis la découverte de foyers à La Seyne (quartier Berthe) fin 2015 et début 2016. Toujours est-il que l’arrivée de la bactérie en terre ollioulaise n’est pas sans conséquences. « Un protocole de surveillance et de protection va être mis en place », précise Robert Bénéventi. En effet, indique la préfecture, « en application des mesures de lutte visant à éviter la propagation de la Xylella Fastidiosa dans l’Union européenne, des mesures spécifiques sont mises en place ». En premier lieu, tous les végétaux situés dans une zone de 100 mètres autour des espèces affectées «vont subir une désinsectisation, et les végétaux hôtes seront arrachés », indique la préfecture. « Le souci, reprend le premier magistrat, c’est que cette zone touche tout le lotissement du Domaine de la Panagia, situé à proximité immédiate du lieu où ont été identifiés les buissons contaminés, et qui compte une cinquantaine de villas. Auxquelles s’ajoutent des logements sociaux et l’ensemble “Urban Parc”, chemin de Faveyrolles. Soient environ 200 habitations au total. L’État va donc prévenir, par courrier, les propriétaires concernés, afin de procéder à l’arrachage préventif des végétaux à risques. Et il y en a environ 200 sur la liste...». La préfecture indique, de son côté, que les propriétaires situés dans cette zone des 100 m seront informés « de la marche à suivre » .La question étant de savoir dans quelles conditions seront opérés les arrachages dans cette zone dite “infectée”. En outre, le protocole prévoit qu’une autre zone de 5 kilomètres, dite “tampon”, soit délimitée : « A l’intérieur de ce périmètre, explique l’administration, les mouvements de végétaux spécifiés et hôtes seront réglementés (interdiction de circulation au-delà de la zone “tampon”) ».
Une dérogation pour les oliviers
Toutefois, complète le maire d’Ollioules, « nous étions déjà concernés par cette zone de surveillance, du fait des foyers découverts à La Seyne. C’est donc la même que celle qui était déjà définie, incluant Toulon, Ollioules, La Seyne, Six-Fours, Saint-Mandrier et Evenos ». Par ailleurs, la préfecture fait savoir qu’« une enquête épidémiologique visant à déterminer l’origine
des végétaux contaminés et de leurs dates de plantation est en cours ». Reste enfin l’interrogation concernant les oliviers, symboles de la cité ollioulaise, car ils font partie des 200 espèces végétales susceptibles d’être contaminées par la Xylella Fastidiosa. A cet égard, Robert Bénéventi se montre optimiste : « S’agissant d’une espèce emblématique et patrimoniale sur notre territoire, l’État a pris la décision de la sauvegarder en la mettant sous surveillance». Que l’on rassure, ce n’est a priori pas demain que la commune devra se séparer de son emblème.