Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Procès pour meurtre en appel: aveu contesté à un codétenu

Longuement interrogé, Sébastien Ribière a remis en cause toutes les charges qui lui ont été présentées devant la cour d’assises. Réquisitoi­re ce matin et plaidoirie­s dans la foulée

- G. D.

La cour d’assises du Var bouclera aujourd’hui à Draguignan le procès en appel de Sébastien Ribière et Alexandrin­e Brugerolle de Fraissinet­te. Le premier est accusé du meurtre de Carine Desiles, 37 ans, une revendeuse occasionne­lle de cocaïne, dans la nuit du 7 au 8 juin 2011, dans son appartemen­t du centre de Marseille. Son ex-compagne est poursuivie pour le recel du cadavre. Tous deux continuent à nier ces accusation­s, dont ils ont déjà été acquittés le 2 avril 2016 par les assises des Bouches-duRhône.

« Il m’a dit qu’il l’avait tuée »

Hier, les accusés ont été interrogés sur les charges pesant sur eux. S’agissant de Sébastien Ribière, elles résultent de certaines déclaratio­ns qu’il a faites devant le juge d’instructio­n. Mais aussi des révélation­s d’un témoin de dernière minute, un ancien codétenu qui a rapporté des confidence­s qu’il lui aurait faites. « Il m’a dit qu’il était incarcéré pour l’homicide d’une femme à Marseille qui charbonnai­t (N.D.L.R. : revendait de la drogue) pour lui. Il m’a dit qu’il l’avait tuée avec le VENEZ LES RENCONTRER AU REFUGE FONDATION ASSISTANCE AUX ANIMAUX DE ET 83200 Toulon - 83170 Brignoles flexible de la douche, pour 20000€ de cocaïne. Qu’il avait mis le corps dans la baignoire, avec des produits ménagers pour éviter l’odeur. Qu’il avait la clef de l’appartemen­t et qu’il était revenu le lendemain pour nourrir le chien.»

Des confidence­s en cellule

Selon ce détenu, il aurait reçu petit à petit ces confidence­s de Sébastien Ribière, alors qu’il partageait la même cellule à la prison du Pontet, de février 2014 à mai 2015. Mais il n’en avait parlé qu’en février 2017, bien après l’acquitteme­nt du couple aux assises d’Aix-en-Provence, parce qu’il se disait rongé par d’autres confidence­s de Ribière. Elles expliquaie­nt les circonstan­ces dans lesquelles était mort Antoine, le fils de 6 ans d’Alexandrin­e Brugerolle de Fraissinet­te, dont elle avait signalé la disparitio­n en septembre 2008 à Issoire (Puy-de-Dôme). « Je ne sais absolument pas de quoi il parle, a rétorqué Sébastien Ribière. Je ne lui ai pas dit avoir tué Carine.» Il a contesté aussi ses premières déclaratio­ns devant le juge d’instructio­n en mai 2012. Il lui avait dit qu’il avait les clefs de l’appartemen­t de Carine, et qu’il était entré chez elle le 12 ou le 13 juin 2011, pour chercher ses 500 g de cocaïne.

Dans sa baignoire

Il ne les avait pas retrouvés, constatant que l’appartemen­t avait été dévasté. Il avait alors découvert le corps de Carine Desiles dans sa baignoire, lui avait sorti la tête de l’eau pour l’embrasser sur le front, puis avait donné à manger et à boire aux chiens. «Mon avocat commis d’office était arrivé en panique, a indiqué Sébastien Ribière à la cour, pour expliquer cette déclaratio­n. Il disait que j’étais cuit, parce qu’on avait retrouvé mon ADN sur le mitigeur de la douche. En fait, il ne s’y trouvait pas. Pas plus que je ne suis entré dans l’appartemen­t. » Avant la suspension d’audience, les avocats des proches de Carine Desiles ont pris la parole hier soir. Ce matin, ce sera au tour de l’avocat général Christophe Raffin de faire son réquisitoi­re.

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 ?? (Croquis d’audience Rémi Kerfridin) ?? Assisté de Me Jean-François Canis, Sébastien Ribière a contesté toutes les charges.
(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Assisté de Me Jean-François Canis, Sébastien Ribière a contesté toutes les charges.

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