e Festival de Cannes : le retour du banni Lars von Trier

Les « compléments de sélection » du 71e Festival de Cannes sont tombés hier. Et ils modifient considérablement la donne. Pour la compétition d’abord, avec l’arrivée d’un poids lourd : Nuri Bilge Ceylan. Le réalisateur turc, Palme d’or 2014 pour Winter Sleep, briguera une deuxième Palme avec Ahlat Agaci (Le Poirier sauvage) : l’histoire d’un jeune écrivain qui revient dans son village d’Anatolie. Deux nouveaux entrants viennent compléter la déjà longue liste dite du « renouveau de Cannes » : le Français Yann Gonzalez avec Un couteau dans le coeur (avec Vanessa Paradis en productrice de films pornos lesbiens) et le Kazakh Sergey Dvortsevoy (Prix Un Certain Regard 2008 pour Tulpan) avec Ayka. Mais la grande nouvelle est le retour du banni Lars von Trier. Privé de Palme et déclaré persona non grata après ses propos polémiques sur Hitler en conférence de presse, le réalisateur danois de Dancer in the Dark, Melancholia et Nymphomaniac revient hors compétition avec The House That Jack Built, l’histoire d’un tueur en série avec Matt Dillon et Uma Thurman. Un autre poids lourd vient s’ajouter à la sélection d’Un Certain Regard (la compétition bis) : Sergey Loznitsa. En lice pour la Palme l’an dernier avec Une femme douce ,le réalisateur ukrainien fera l’ouverture d’UCR le mercredi 9 mai avec Donbass, un film consacré à la guerre en Ukraine. Rejoignent également la sélection UCR : Muere, Monstruo, Muere (Meurs, monstre, meurs) de l’Argentin Alejandro Fadel et Chuva E Cantoria Na Aldeia Dos Mortos (Les Morts et les autres) de João Salaviza et Renée Nader Messora. En séances de minuit seront également présentés : Whitney, documentaire de l’Écossais Kevin Macdonald, qui retrace l’existence de la chanteuse Whitney Houston, et Fahrenheit 451, remake du film de Truffaut par l’Américain Ramin Bahran. Enfin, en clôture, vient celui qu’on n’attendait plus : The Man Who Killed Don Quixote, (L’homme qui tua Don Quichotte), film maudit que l’exMonthy Python Terry Gilliam (Brazil) avait commencé avec Jean Rochefort et qu’il aura mis quatorze ans à terminer. Donné favori pour l’ouverture, Don Quichotte sera projeté en clôture le 19 mai. Voilà qui «revampe» sérieusement une sélection officielle jusqu’ici un peu tristounette…