Enfin des avancées significatives
Au 63e jour de grève aux Urgences de l’hôpital Toulon-La Seyne, la CGT, reçue mercredi par l’ARS et la direction, note « des propositions concrètes », mais les juge « encore insuffisantes »
Au service des urgences de l’hôpital Sainte-Musse, le mouvement de grève, engagé depuis le 1er mars par le personnel, se poursuit. Pour autant, la réunion tripartite qui s’est déroulée, mercredi, au siège départemental de l’Agence régionale de santé en présence des représentants de la CGT et de la direction du Centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne, s’est traduite in fine par des réponses concrètes aux problèmes soulevés dans le service. « On nous a fait de vraies propositions » , se réjouit Manon Magagnosc, secrétaire départementale de la CGT, pour qui « la lutte depuis soixante-trois jours n’a pas été vaine ».
Silence sur les nuits et les aides- soignants
Pour autant, les mesures sont « toujours jugées insuffisantes » pour l’organisation syndicale. « Nous n’avons obtenu aucune réponse sur les renforts la nuit ni sur le métier des aides-soignants » (La demande porte sur le renfort d’un agent le matin et également la nuit, Ndlr), déplore- telle. Elle justifie, ainsi, la poursuite du mouvement sous différentes formes d’actions, qui demeurent désormais à définir avec les personnels grévistes. Ceux- ci demandent, depuis le début du conflit social, la création d’une quinzaine de postes aux Urgences. Une demande à laquelle la direction ne peut accéder. « Mais je peux répondre à des problématiques sur plusieurs points qui permettent d’améliorer le dispositif » , insiste Michel Perrot, directeur du Centre hospitalier intercommunal ToulonLa Seyne ( lire ci- dessous).
L’appui de l’expert
Certains points ont d’ailleurs été relevés, en avril dernier, par un expert indépendant sollicité par la direction à la demande du Comité d’hygiène et de sécurité des conditions de travail (CHSCT). Ce médecin urgentiste, chef de pôle dans un établissement hospitalier en France, s’est déplacé dans le cadre d’une mission de conseil, d’information et d’orientation. « Ce professionnel aguerri a pu ap-
porter un regard extérieur, notamment sur l’organisation du service, précise Michel Perrot. Il a présenté un bilan et les mesures que l’on pouvait éventuellement proposer pour accompagner les Urgences. Il s’agissait de savoir ce qui pouvait être modifié et ajusté. » Le bilan et les observations ont été présentés, vendredi dernier, à l’ensemble des représentants du personnel. Pour ce qui est « des effectifs globaux, il a été constaté qu’il y avait des effectifs nécessai-
res. Mais, poursuit le directeur de l’établissement, sur l’organisation et les points à améliorer dans le fonctionnement, je consens qu’on peut donner un coup de pouce sur l’effectif. C’est ce que j’ai proposé. » Tous les regards se tournent désormais sur l’application des propositions et sur le calendrier. Premier pas des mesures pour lesquelles « la CGT entend se montrer très vigilante dans leur application ». Sébastien Debeaumont, délégué départemental de l’Agence régionale de santé, s’est réjoui de la tenue de cette rencontre. « Les problématiques ont pu être mises sur la table sans que personne ne se cache derrière son petit doigt. Il y a des points d’accord, mais il reste encore des points de divergences. Il faut y arriver. Je suis prêt à m’engager pour dégager du temps nécessaire pour faire le point sur les avancées. Il y a des propositions et un calendrier », explique le délégué varois de l’ARS. Celui-ci tient à rappeler que l’ARS n’est pas « là pour se substituer à la direction de l’établissement. L’hôpital est souverain dans sa gestion pleine et sereine de ses services et ses effectifs. » En revanche, le délégué varois entend pleinement être dans son rôle. « Je suis prêt à mettre en place un groupe de travail régulier qui permette de mesurer la mise en place des projets, et de construire ensemble la résolution des problèmes soulevés. Le but est d’être un facilitateur entre la direction et les représentants de la CGT. » Message entendu.