Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Tension au sein de la majorité municipale

Le maire Jean-Paul Joseph donne sa version du retrait des délégation­s de Gérard Valéro. Le conseiller municipal nie catégoriqu­ement les faits. Et chacun accuse l’autre de « mensonge »

- A. F.

Qui dit vrai? Qui ment? Seuls les intéressés eux-mêmes peuvent répondre à ces questions. Car les versions du maire Jean-Paul Joseph et du conseiller municipal Gérard Valéro, au sujet du retrait des délégation­s du second par le premier, se révèlent totalement opposées. D’un côté, le premier magistrat explique : « Un élu ne peut en aucun cas user de son pouvoir ou de son influence pour obtenir un avantage ou un passe-droit de quelque nature que cela soit pour lui-même, sa famille ou ses proches. Or Gérard Valéro, conseiller de la majorité, en charge de la sécurité et de la propreté, a failli à cette règle en donnant en commission de recrutemen­t des arguments pour que sa fille soit recrutée dans le service qui dépend de sa délégation et en défaveur d’un autre candidat. »

De l’autre côté, l’élu visé déclare exactement le contraire: « Je nie toute interventi­on dans l’attributio­n d’un job d’été de 4 semaines au profit de ma famille, affirme Gérard Valéro. Ma fille a postulé à un emploi saisonnier dans les mêmes condi-

tions et selon les mêmes critères que tout candidat. Loin d’avoir été favorisée, elle a été lésée par ma position d’élu. Elle a subi une discrimina­tion contre laquelle je me suis opposé vertement. » Mieux, chacun des deux protagonis­tes de cette “affaire” municipale affirme avoir des témoins. « Un emploi saisonnier dans

un autre service était envisageab­le à condition de respecter les règles qui s’appliquent à tous, assure JeanPaul Joseph. M. Valéro a refusé catégoriqu­ement. Il est intervenu de manière insistante et totalement inappropri­ée. Ces interventi­ons sont inacceptab­les. Elles se doublent d’un mensonge, Gérard Valéro niant les faits alors que plusieurs témoignage­s d’élus et de fonctionna­ires le contredise­nt. (...) Ces faits sont graves, ils viennent entacher l’action de la majorité. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer toutes ses délégation­s à Gérard Valéro. » « Après vingt-quatre ans au service du public de la ville de Bandol ma moralité et

mon intégrité sont mises en cause sous le prétexte fallacieux que j’aurais abusé de ma position d’élu, conclut avec amertume et déception Gérard Valéro. Parce que l’injustice a toujours été ma motivation de policier, je ne saurais accepter la situation telle qu’elle est présentée. Plusieurs témoins pourraient attester que je ne suis jamais intervenu lors de l’attributio­n de l’emploi saisonnier à ma fille. Ceux qui ont prétendu le contraire servent un mensonge, et ceux-là se reconnaîtr­ont. Je n’accepte pas que ma famille soit utilisée à des fins politiques. Et je n’ai jamais confondu la devise du service public : servir le public. Et pas se servir ! »

Il est intervenu de manière insistante et totalement inappropri­ée.” Jean-Paul Joseph, maire

Je nie toute interventi­on dans l’attributio­n d’un job d’été au profit de ma fille.” Gérard Valéro, conseiller municipal

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Jean-Paul Joseph : « Un élu ne peut en aucun cas user de son pouvoir ou de son influence pour obtenir un avantage ou un passe- droit de pour lui- même, sa famille ou ses proches. »
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(Photos doc Dominique Leriche) Gérard Valéro : « Parce que l’injustice a toujours été ma motivation de policier, je ne saurais accepter la situation telle qu’elle est présentée. »

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