L’attaque d’une Miss Italie symbolise les violences faites aux femmes
C’était en janvier . Gessica Notaro, une ancienne Miss Italie, couronnée dix ans avant, rentre chez elle. Et se retrouve nez à nez avec son ancien compagnon, pourtant sous le coup d’une ordonnance restrictive, car il la harcelait depuis des mois. Sans un mot, il lui lance le contenu de la bouteille qu’il avait à la main. De l’acide. La jeune femme immédiatement conduite à l’hôpital est touchée à la jambe, aux hanches et au visage. L’auteur de l’agression a été depuis condamné en première instance à dix- huit ans de prison. Pendant des mois, Gessica Notaro essaie de se reconstruire. Physique- ment. Moralement. La douleur, les soins. Et ce nouveau visage qu’il va falloir apprivoiser.
Accepter et ne plus se cacher
Pleine de courage, elle a décidé d’accepter. Et surtout de ne plus se cacher. Plus d’un an après les faits, l’ancienne miss a choisi de se livrer et de témoigner. À la télévision italienne, elle est apparue et a brisé le silence sur l’agression qui a bouleversé sa vie. Elle a montré au monde entier sa peau brûlée. Le avril, face caméra, elle parle, malgré les injonctions de l’avocat de son ex- compagnon qui lui reproche de vouloir « déclencher une implication émotive » … « Je ne me tairai pas. Je continuerai à parler. Où est la caméra ? Je continuerai à parler, pour moi, pour ces femmes qui ne sont plus là et ne peuvent plus raconter, pour ces femmes qui sont enfermées chez elles et n’ont pas la force de réagir. Donc cessez d’insister, car plus vous me direz de me taire, plus je parlerai. » Gessica Notaro est devenue dans son pays, un symbole des violences faites aux femmes. De plus en plus d’entre elles sortent du silence et dénoncent ces agressions insoutenables de jet d’acide sulfurique au visage, aussi appelé vitriolage.