SNCF: le gouvernement et la direction offensifs
Le gouvernement et la direction de la SNCF sont repartis à l’offensive hier, occupant le terrain médiatique avant la consultation des salariés sur la réforme ferroviaire annoncée par les syndicats du 14 au 21 mai et la journée « sans cheminots » prévue lundi. La ministre des Transports Elisabeth Borne, boudée par les syndicats depuis trois semaines, a repris langue avec l’Unsa (2e syndicat de la SNCF) et la CFDT (4e), venus lui présenter hier matin leurs amendements. Ni la CGT cheminots, le premier syndicat de l’entreprise, ni Sud Rail (3e) n’ont répondu à l’invitation de Mme Borne.
« Dans l’ouverture d’une négociation »
«On est vraiment dans l’ouverture d’une négociation aujourd’hui, on peut le dire » ,a commenté le secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots, Sébastien Mariani, qui a toutefois jugé « prématuré» de « parler d’avancées ». Reçue après la CFDT, l’Unsa a qualifié la réunion d’« intéressante » mais « continue la mobilisation » en attendant de voir ce qui sera retenu in
fine de ses propositions. «On a deux organisations syndicales qui souhaitent être forces de proposition », s’est réjouie de son côté Elisabeth Borne, ajoutant que «les échanges vont se poursuivre dans les prochains jours ». Les discussions portent non seulement sur les amendements, mais aussi sur les futures négociations au sein de la branche ainsi que sur le financement du secteur ferroviaire, a-t-elle précisé. «Nous vivons un moment charnière», a estimé pour sa part le patron de la SNCF, Guillaume Pepy. Dans une interview au Parisien, il s’est adressé directement à ses clients, alors que la grève
doit reprendre demain pour le 9e épisode. Assurant que la SNCF allait garantir les trains pour les étudiants qui passent leurs examens et ceux menant aux grandes manifestations du printemps, Guillaume Pepy lance «une opération de reconquête » des voyageurs. D’où «des gestes commerciaux»: 3 millions de billets de TGV à petits prix jusqu’à la fin de l’été et une promotion sur les cartes de réductions.
Trois millions de billets à petit prix
Guillaume Pepy a également indiqué sur FranceInfo hier que la SNCF garantirait la circulation les jours de grève,
jusqu’au 31 mai, des TGV et Intercités qui sont ouverts à la vente (au lieu du 17 mai jusqu’à présent). Selon lui, la grève, entamée début avril, « va coûter probablement plus de 300 millions d’euros, y compris les mesures commerciales » annoncées.