Paolo est né à la maison... en toute sérénité
Au hameau du Plan, Emmanuelle a donné naissance à son fils au sein du foyer familial. Une pratique qui n’est pas risquée et même recommandée par la maman et le papa Anthony
Accoucher à domicile, une pratique d’un autre âge ? Certainement pas, même dans un village médiéval comme Le Castellet, plus précisément dans son hameau du Plan. Respectivement infirmière et ostéopathe, Emmanuelle Engler (37 ans) et Anthony Oliverio (38 ans) sont d’autant mieux placés pour en parler que leur petit Paolo est venu au monde le 15 avril dernier dans leur maison, plus exactement dans une piscine d’accouchement. « Je rêvais de donner le jour à notre fils dans l’eau », confie la maman, autant attachée au naturel de ce procédé et à l’intimité de ce moment unique qu’opposée à l’intrusion et à l’interventionnisme d’une équipe médicale : « Nous ne voulions pas que la mise au monde de Paolo soit médicalisée ».
Bien réfléchi
Ces Castellans d’adoption n’ont donc pas cédé à un caprice mais ont au contraire bien réfléchi leur choix : « L’idéal pour accoucher, c’est dans un endroit sombre et chaleureux : ce n’est pas le cas dans une maternité; il vaut mieux être chez soi, dans son confort, son nid, son cocon. La position sur le dos pour donner naissance n’est pas du tout physiologique, il vaut mieux être accroupie. Couper le cordon ombilical sitôt la naissance est trop précoce car il y a encore des échanges de flux entre la mère et l’enfant », énumère la pétillante Emmanuelle, Champenoise d’origine, évidemment soutenue par Anthony : « J’ai vu plein de choses dont je ne voulais pas pour l’arrivée de notre garçon, comme aussi “monter” sur le ventre de la maman pour “pousser” le bébé… », ajoute le natif d’Ilede-France. Que Paolo voie le jour au sein du foyer familial était donc une évidence pour ses parents… mais trouver une sage-femme pratiquant l’accompagnement d’accouchement à la maison ne l’a pas été : elles ne sont que deux dans tout le Var ! Basée à Saint-Maximin… mais exerçant aussi dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Bouches-duRhône et le Vaucluse (!), Laurence Cauvin était heureusement là, comme elle l’avait déjà été pour la précédente “venue au monde à domicile” au Castellet, en 2010. « Paolo était son 283e accompagnement d’accouchement à la maison et une seule mère a été victime d’une déchirure périnéale suturée», tient à préciser Emmanuelle. Et la Castellane n’en a pas subi non plus… malgré les 4,080 kg de sa « merveille » ! « Grâce à l’eau : elle a permis d’accompagner l’ouverture du périnée après avoir déjà rendu les contractions beaucoup plus supportables» , assure celle qui a également pu puiser dans le yoga, qu’elle a pratiqué jusqu’à huit mois et demi de grossesse : «L’inconfort est mon allié, la douleur est mon amie ». Grâce aussi à la préparation effectuée en amont avec la sage-femme ainsi qu’à la maternité de La Ciotat : « J’ai également été suivie à l’hôpital ciotaden “au cas où” et j’ai vu Laurence une fois par mois: cela m’a permis de comprendre au mieux le processus naturel de la naissance et aussi d’accepter la douleur ».
Papa pilier
Sans oublier Anthony : « Il avait vraiment sa place, bien plus qu’à la maternité». Avant et encore plus pendant : « Mon compagnon a été mon pilier. J’ai accouché avec une main accrochée à Anthony, une main pour sortir la tête de Paolo » .Car «la sage-femme n’intervient pas, sauf au cas où. Elle était là pour accompagner, discrètement, rassurer, comme un phare au loin ». Laurence Cauvin a en revanche été très présente les jours d’après. Avant la visite obligatoire chez un pédiatre dans les huit jours suivant la naissance. Avant que la vie de Paolo ne suive son cours comme les autres… ou presque.