Yohan Menzoyan passe les stars au peigne fin
Pour la quatrième année consécutive, le Sanaryen coiffe les vedettes du 71e Festival de Cannes jusqu’à samedi. Une récompense pour son talent mais aussi sa discrétion
Avant d’être éventuellement couronnées au palmarès du 71e Festival de Cannes, samedi, nombre de têtes de stars sont coiffées par Yohan Menzoyan. Pro jusqu’au bout des doigts, le Sanaryen ne peut rien révéler sur leur intimité, secret professionnel oblige, mais il peut témoigner de sa propre expérience.
Vous avez désormais vos habitudes au Festival de Cannes...
Cela fait effectivement quatre ans que j’y officie. J’ai coiffé Catherine Deneuve, Lambert Wilson, Dominique Farrugia, entre autres. Lorsque j’ai coiffé l’actrice Elodie Bouchez, j’ai fait connaissance de son mari, musicien du groupe Daft Punk, Thomas Bangalter, avec qui l’actrice a deux enfants. Une rencontre inédite pour moi.
Pour cette édition du festival, avez-vous fait de belles rencontres ?
e J’ai coiffé la mannequin et actrice Sasha Luss, qui présente un film réalisé par Luc Besson : elle tient le rôle principal dans “Anna”. J’ai également coiffé Pénélope Cruz, qui vient présenter “Everybody Knows”, de l’Iranien Asghar Farhadi. Elle a monté les marches en couple avec Javier Bardem, main dans la main, que j’ai coiffé également ce jour-là. Et mes coupes de cheveux étaient sous les flashes du monde entier !
Avez-vous une certaine pression ou intimidation de coiffer ces vedettes ?
Non, au contraire. Je coiffe ces stars loin du tapis rouge et en toute intimité. Je les retrouve dans leur intérieur secret : ces artistes restent simples et cool, avec leurs vraies valeurs humaines. C’est une relation privilégiée et sympathique qui s’installe entre nous deux. Je passe de bons moments avec eux, en toute simplicité.
N’est-ce pas frustrant d’être le coiffeur de l’ombre ?
Non car j’ai une relation privilégiée avec la star, en toute intimité. Et quand, après l’avoir coiffée, je la regarde monter les marches à la télé, ça me fait quelque chose, là oui. Je “mate” mes coiffures, qui sont photographiées à gogo. C’est ça qui est magique !
Pour quelles raisons avezvous été choisi ?
Depuis mes débuts, je bosse beaucoup pour des shooting photos et des défilés. En , j’ai ouvert mon salon à Six-Fours “The Hairdresser”, en face de la plage de Brutal Beach. En , j’ai ouvert mon deuxième salon, du même nom, sur le port de Sanary sur trois étages: au rez-dechaussée, les produits cosmétiques biologiques végan de marque française ; au er étage, l’esthétique pour homme avec les soins de visage, le barbier et le coiffeur ; le e étage “coloriste” sur mesure pour chaque femme.
Le bouche-à-oreille a-t-il fonctionné ?
Au fil de mes interventions, mon réseau s’est étoffé, en toute discrétion. Je pars souvent à l’étranger pour des défilés de grande marque comme Givenchy à Milan, d’autres à SaintTropez. Et la marque varoise Molly Bracken. Je coiffe de nombreux acteurs et artistes américains, notamment des rappeurs mondialement connus, les managers de la marque San Pelligrino. J’ai le droit de les citer.
Et après le Festival de Cannes ?
Je suis invité à Londres par Anthony Mascolo, le créateur des salons de coiffure “Toni & Guy” et de la marque Tigi, pour être son consultant.