Fiches S: l’attaque de Paris relance la polémique
La polémique sur le rôle et l’utilité des « fiches S » (pour « Sûreté de l’État ») s’est à nouveau invitée dans le débat public, hier. On avait appris dimanche que Khamzat Azimov, l’auteur de l’attaque au couteau qui a fait un mort samedi soir à Paris, en avait fait l’objet dès 2016, et qu’il était également inscrit au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Radouane Lakdim, qui avait perpétré l’attentat du 23 mars 2018 dans l’Aude, était également « fiché S ». La présidente du FN Marine Le Pen, qui les critique régulièrement, a ainsi estimé que les fiches S « ne servent à rien ». « La stratégie du gouvernement consistant à dire : “Le mieux, c’est de les garder sur le territoire pour pouvoir surveiller”, c’est jouer à la roulette russe », a-t-elle fustigé. Le député LREM Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du Raid, a pour sa
«le bas du spectre des “fichés S” », dont faisait pourtant justement partie Khamzat Azimov. part proposé de trier ces fiches, en confiant à un « groupe de haut niveau » le soin de «purger le bas du spectre des “fichés S”» – dont faisait pourtant partie Khamzat Azimov, qui n’avait pour cette raison pas fait l’objet d’une surveillance approfondie.
« Trous énormes »
Sans mentionner explicitement les « fiches S », l’ex-Premier ministre (LR) Jean-Pierre Raffarin a, quant à lui, estimé que la France devait « resser rer [son] organisation » en matière de renseignement face au terrorisme, car « il y a des trous énormes dans [son] filet », mais aussi engager « un dialogue multilatéral avec les pays sources de terrorisme ». En réaction, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a rappelé que « les “fiches S” servent toutes les semaines à démanteler des réseaux, à empêcher des attentats ».