Universités: après les occupations, le blocage des examens
Alors que les évacuations d’universités se poursuivent, les opposants à la réforme de l’accès à la fac ont tenté hier de poursuivre le mouvement en empêchant la tenue des examens dans plusieurs villes. L’université de Rennes 2, bloquée depuis début avril, a été évacuée dans la matinée par les forces de l’ordre «dans le calme et sans incident », selon son président, Olivier David. La décision «s’est imposée suite à l’impossibilité de négocier avec l’assemblée générale étudiante et les organisations représentatives des étudiants», a-t-il déclaré. Au plus fort de la mobilisation, quatre universités (sur 73) ont été bloquées et une dizaine de sites perturbés. Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, seule restait bloquée lundi matin l’université de Nanterre, tandis que celle de Paris-8 l’était «partiellement» .Ilya aussi des blocages dans certaines licences (UFR): Limoges, Marseille, Sorbonne-université (Malesherbes, Clignancourt).
Les épreuves sur table totalement annulées à Lyon
Mais le mouvement se poursuit désormais sous une autre forme, les étudiants mobilisés tentant d’empêcher la tenue des partiels. À Lyon, après le blocage dans la journée des deux sites de l’université Lumière Lyon 2 par 300 étudiants sous forme de chaînes humaines et l’intervention des forces de l’ordre sur le campus des quais de Rhône, la présidente a décidé d’annuler toutes les épreuves sur table de fin d’année qui devaient se tenir jusqu’à fin mai. Elles seront remplacées par des « modalités de contrôle des connaissances alternatifs ». À Marseille, les examens prévus pour environ 700 étudiants ont aussi été annulés après le blocage d’un site universitaire sur la Canebière. Vers 9 heures, des policiers ont repoussé les 60 à 80 jeunes qui bloquaient l’entrée de la faculté de droit et d’économie, où avaient été délocalisées des épreuves de sciences. À Nantes une cinquantaine d’étudiants ont tenté d’empêcher la tenue des examens à La Trocardière, avant d’être évacués par la police peu avant 8 heures. Les examens se sont déroulés avec des policiers à l’extérieur des bâtiments et des agents de sécurité à l’intérieur. Enfin, en région parisienne, plusieurs dizaines d’étudiants de Paris 8-SaintDenis, sont venus manifester devant un centre d’examen de Saint-Ouen où étaient délocalisés des partiels de psychologie. Dix minutes avant le début de l’épreuve, des enseignants ont annoncé que le partiel était finalement annulé et remplacé par des «devoirs maison». Les juges examinaient la requête du parquet de Paris, qui réclame la liquidation judiciaire des holdings GBT (Groupe Bernard Tapie) et FIBT (Financière Immobilière Bernard Tapie) afin que l’homme d’affaires puisse rembourser à l’État 404 millions reçus lors de l’arbitrage censé mettre un terme à son bras de fer avec le Crédit lyonnais sur la revente d’Adidas en 1994. Le 3 décembre 2015, la cour d’appel de Paris, après avoir annulé cet arbitrage pour « fraude », avait condamné l’ancien ministre à restituer les sommes perçues. Mais, à la veille de cette décision, Bernard Tapie avait placé ses sociétés en procédure de sauvegarde, évitant ainsi toute saisie de ses biens. Ce plan qui prévoyait un remboursement étalé sur six ans avec un premier versement en 2018 avait été approuvé en juin 2017 par le tribunal, mais la cour d’appel de Paris a invalidé ce jugement en