Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Imposons notre physique»

Le pilier gauche Florian Fresia a fait toutes ses classes à Toulon gravissant un à un les échelons pour devenir, cette saison, un titulaire indiscutab­le. Il savoure après une longue disette

- PAUL MASSABO

Fidèle, patient, travailleu­r ; tel pourrait-on hâtivement résumer le parcours de Florian Fresia, ce pilier qui a fait toutes ses gammes au RCT. Natif de Gassin, ce joueur de devoir comme on dit dans le jargon n’a rien d’une étoile filante. Il a gravi tous les échelons faisant même, contre son gré, souvent banquette. Ses aînés avaient alors pour nom Sheridan, Hayman. Castrogiov­anni était l’un de ses partenaire­s. Comptablem­ent, tout est venu graduellem­ent : trente faméliques minutes de jeu lors de sa première saison profession­nelle (2012-13), 418 puis 326 minutes les deux années suivantes, avant d’avoisiner les 1 000 minutes en 2015-16 puis en 2 016-17. Mais c’est surtout cette année qu’il a explosé les compteurs avec, à ce jour, près de 1500 minutes passées sur les terrains en France et en Europe. Au total, 22 titularisa­tions pour 28 matchs joués sur les 33 possibles, toutes compétitio­ns confondues.

Comme beaucoup, il a serré les dents

Dans son coin, le pilier gauche bossait dur. Aujourd’hui, il récolte les fruits de son fastidieux travail. Sa place de titulaire n’est en rien une récompense. C’est le résultat de l’abnégation et de la persévéran­ce. Touché par les critiques émises - souvent de façon courageuse­ment anonyme - en cours de saison, il a comme d’autres serré les dents dans les moments difficiles. Pour, les barrages en poche, mieux retrouver le sourire. À 26 ans, ce pilier de 116 kg est suffisamme­nt mature et solide pour affronter nombre de ses anciens partenaire­s.

Retrouvez, face à vous, des garçons que vous avez eus comme partenaire­s comme Ivaldi ou Menini, c’est motivant j’imagine ?

Les barrages sont à eux seuls excitants. Mais jouer contre des anciens partenaire­s est deux fois plus motivant. C’est vraiment enthousias­mant de jouer une équipe comme Lyon qui compte autant d’anciens Toulonnais dans ses rangs.

À propos de ce barrage, il a été compliqué à atteindre ?

On bosse dur depuis  semaines. On a connu des hauts et des bas. A Toulon, il y a toujours du Mistral (sourire) .Cefut une année compliquée. En perdant des matches qu’on aurait dû gagner, on s’est fait taper dessus par le président et les supporters. On a été jugé et montré du doigt. Ce n’est jamais sympa.

« On n’a jamais douté »

Les supporters seraient-ils cruels ?

Ils ne sont pas toujours tendres. Après ça fait aussi partie du profession­nalisme. Mais

toute cette passion, tout cet engouement, c’est aussi ce qui fait la beauté de notre sport et de ce club. Et au final, on est vraiment ravi d’offrir un quart de finale à notre public.

Avez-vous douté quand ça ne tournait pas rond ?

Non, Jamais ! On s’est montré costaud chez nous et on a ramené, de nos déplacemen­ts huit points de bonus défensif (sans compter deux victoires à Paris et La Rochelle). C’est énorme !

Il n’est pas question de passer à côté

L’expérience des phases finales pour le RCT est-elle un atout d’importance ?

Notre expérience en quarts, en demies, en finales acquis lors de ces dernières années doit être une chance et une force. Il est hors de question de passer à côté de ce barrage même si en face, les mecs connaissen­t très bien le stade. On sait que ça va être très dur mais pour nous l’objectif est clair : on vise le titre de champion de France. Dans ces matches-là, l’expérience est importante, elle peut même être décisive.

Comment voyez-vous cette rencontre face au LOU?

Il va, bien sûr, y avoir énormément d’intensité, beaucoup d’engagement. Il nous appartiend­ra d’imposer notre physique.

Vous êtes devenu au fil des ans un titulaire indiscutab­le. Ce nouveau statut entraîne-t-il davantage de responsabi­lités ?

J’ai su me montrer patient notamment sous la direction de Bernard (Laporte). À l’époque je ne jouais pas beaucoup. J’ai vraiment beaucoup travaillé et fait preuve d’abnégation. Aujourd’hui, le fait d’être titulaire et d’enchaîner, je le vis très bien (sourire). Je parlais beaucoup avec Carl (Hayman). J’étais impression­né de sa régularité dans la performanc­e. J’essaie donc de m’en inspirer. Je m’entraîne et je joue en donnant toujours le meilleur de moi-même.

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(Photos Patrick Blanchard) Florian Frésia s’est forgé au fil des ans un mental et un physique de champion.
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