La CGT en guise de comité d’accueil
Venu en avion, le ministre de la Transition écologique et solidaire était attendu, en gare des Arcs-Draguignan, par un comité d’accueil aux couleurs de la CGT et de quelques «Insoumis». Les responsables de l’organisation syndicale, très active dans le Var avec des mouvements ces dernières semaines dans divers secteurs, ont ainsi voulu mettre la pression au représentant du gouvernement. « Toutes ces initiatives ont pour objet la contestation des politiques d’austérité avec leurs conséquences dramatiques pour les services publics et la cohésion sociale », rappelle François Tejedor, responsable régional de la CGT. Et de poursuivre devant ses collègues : «Le symbole Nicolas Hulot, c’est la représentation de l’écologie. Au gouvernement, il a la possibilité d’alerter sur tout ce qui se passe. Il doit dire : “Ça suffit”.» Il a pu le demander ensuite directement au ministre, puisqu’il a été le premier à prendre la parole dans le public : « La question de l’écologie, on la partage à la CGT. Le transport est l’un des enjeux fondamentaux, notamment le transport de marchandises. Les gaz à effet de serre avaient baissé avec le Grenelle de l’environnement. Mais aujourd’hui, on a divisé par deux le nombre de marchandises transportées par rail, on se retrouve avec deux millions de camions sur les routes en plus. La CGT est pour le développement durable ; cette réforme du ferroviaire est anti-écologique. Portez le message au président de la République. Nous avons un projet, il fait 44 pages, avec des propositions cohérentes et réalisables ». Nicolas Hulot a été clair : «Je ne vois pas de perspective pour cette belle et grande entreprise, quand elle perd 3 milliards par an et qu’elle a une dette de 46 milliards. Pour l’instant, on n’a aucune marge de manoeuvre pour évoluer. L’ouverture à la concurrence, ce n’est pas la privatisation. Si on veut effectivement réduire les gaz à effet de serre, il faut miser sur le train. Mais il y a une réforme à engager. Ce qu’il faut aussi, c’est préserver le sac à dos social [le statut, Ndlr] ,iln’y a aucun doute là-dessus. Si l’ouverture à la concurrence du fret n’a pas donné les effets souhaités, c’est qu’il y a une concurrence déloyale du transport routier. Il va falloir équilibrer les choses. Pour privilégier le rail, il faut remettre l’entreprise à niveau. À un moment, il faut être raisonnable. » Déçus par le propos, et en colère, les cheminots ont quitté la salle.