SOLO : A STAR WARS STORY
Les aventures ré-créatives de Ron Howard
«UN POINT D’ENTRÉE POUR CEUX QUI N’AURAIENT JAMAIS VU UN ÉPISODE DE LA SAGA.»
Embarquer avec Han Solo à bord du vaisseau Faucon Millenium qu’il rêvait de commander. Le suivre dans un voyage initiatique où ses amours platoniques croisent des missions héroïques. Vivre sa rencontre historique avec Chewbacca, entre guerrier Wookiee et bon yéti. Le nouveau Star Wars (en salle le
23 mai) n’est pas exactement un « dérivé », plutôt un divertissement familial assumé. Dont l’objectif avoué est d’élargir la cible tout en ramenant à la saga des fans qui avaient pu s’en écarter. «Pour moi, ce volet n’est pas un spin-off. Solo peut être un point d’entrée pour celles et ceux qui n’auraient jamais vu un épisode. On n’a pas besoin de savoir quoi que ce soit sur la série pour en comprendre l’architecture », explique Ron Howard. Le metteur en scène a procédé comme pour Eight Days a Week en 2016 : «Quelqu’un qui ne saurait absolument rien des Beatles peut regarder ce documentaire sans
s’ennuyer. » La popularité du groupe anglais et de l’univers créé par George Lucas étant, selon lui, du même ordre. Lucas l’avait déjà sollicité par le passé. Howard avait prudemment décliné, jugeant l’investissement trop important et sa marge de liberté très limitée. Cette fois, il y a vu la possibilité de vivre « une aventure créative », appelé à la rescousse après les aléas d’une production à rebondissements. Deux réalisateurs ayant été remerciés, Ron Howard a repris les rênes après soixante-dix jours de tournage. Il a même réclamé deux semaines supplémentaires pour refaire des scènes alors que le travail de postproduction était bien avancé. Alden Ehrenreich, qui prête ses traits à Han Solo, a peaufiné son rôle à l’occasion d’un déjeuner avec Harrison Ford. Son glorieux prédécesseur lui a sans doute donné quelques conseils et, surtout, son soutien. À son tour, le voilà au coeur d’un merchandising où des figurines à son effigie ajoutent à la consécration. Thandie Newton a aussi la sienne. Fierté : «Je suis la première héroïne noire de la série. C’est un bonheur de faire partie d’un projet qui va toucher des millions de personnes, dont les ados ». L’excellent Donald Glover, alias Lando, cumule les succès. Publié il y a quelques jours sous son nom de rappeur Childish Gambino, le clip de This is America a déjà dépassé les 135 millions de vues. « Mon titre
est numéro un, je suis dans Star Wars ,on m’invite à Cannes : c’est dingue ! » À l’écran, on lui découvrira avec curiosité une tendre inclination pour l’androïde L337, campée par Phoebe Waller-Bridge. On ne sait pas si l’amourette survivra au bug des circuits imprimés. On ne sait pas non plus si Ron Howard a quelque chance de se voir confier un autre volet. « Moi-même, je
l’ignore. Tout dépendra de l’accueil que le public réservera au film.» Un gros spectacle à voir en grand, comme le rappelle «Alden Solo»,
rétif aux petits écrans. « Rien ne remplace une salle de cinéma. Aurait-on l’idée de regarder un David Lynch sur un smartphone ? On serait sûr de tout rater. »