Comment en finir avec l’obésité
À la une Découverte récemment, la « trunnionite » est liée à la libération d’ions métalliques par des prothèses totales de hanche. Il faut y penser
Des douleurs au niveau de l’aine, de la fesse, des membres inférieurs, des bruits divers au niveau de la hanche, de la fatigue, des démangeaisons, des troubles de l’humeur… Et s’il s’agissait de «trunnionite»? Le nom prête à sourire. La maladie, elle, est très sérieuse. Elle faisait l’objet de plusieurs présentations lors du dernier congrès des médecins conseils experts, consacré à la hanche (1). « On a découvert cette complication de la prothèse de hanche en 2014, lorsque des patients implantés ont commencé à se plaindre de ces troubles», introduit le Dr JeanLouis Mairesse, chirurgien orthopédiste azuréen et médecin expert. En cause dans l’apparition de ces symptômes, la libération d’ions métalliques cobalt et chrome au niveau de l’articulation, voire dans tout l’organisme pour certaines prothèses métal-métal. «Là, les complications peuvent être beaucoup plus graves: insuffisance cardiaque, troubles cognitifs, de la vue, de l’audition, hypothyroïdies, anémies...»
Frottement et corrosion
D’où viennent ces ions? « Environ 90 % des prothèses totales de hanche
contiennent ces deux métaux; le frottement entre les différentes parties de la prothèse peut – dans certains cas – entraîner la libération d’ions métalliques, cobalt et chrome, par disparition du film lubrifiant entre tête et cotyle (lire ci-contre)». Si ces incidents sont heureusement très rares – «le plus souvent, ils sont associés à une prothèse mal usinée ou à l’utilisation de pièces issues de laboratoires différents » –, ils souffrent d’un défaut de diagnostic. «Le médecin ne pense pas toujours à demander un dosage des ions cobalt et chrome dans le sang. » À sa décharge,
il n’est pas si simple de faire le lien entre une prothèse de hanche restée très longtemps «silencieuse» et l’apparition de symptômes peu spécifiques. « Cette complication apparaît plusieurs années après la pose de la prothèse, confirme le Dr Mairesse .Au départ, l’organisme se défend efficacement contre le relargage d’ions, via l’action de cellules nommées macrophages qui vont bloquer leur action. C’est seulement lorsque ces défenses sont dépassées que la maladie apparaît.» Après mesure des taux sanguins de chrome et cobaltet divers examens
confirmant l’existence d’une «trunnionite», pas d’alternative: «Il faut retirer la prothèse et en mettre une autre. Cette complication étant considérée le plus souvent comme un aléa thérapeutique, c’est l’État qui prend en charge cette intervention.» 1. Le 54e congrès de la fédération française des associations de médecins conseils experts s’est tenu les 1er et 2 juin à Antibes.