RETRANCHÉ CHEZ LUI, IL TIRE SUR LES GENDARMES
Il était 19 heures quand des coups de feu ont retenti, samedi, en contrebas du village. Les forces de l’ordre ont mobilisé d’importants moyens avant d’interpeller un homme retranché chez lui
Nuit mouvementée à Ampus. Des coups de feu ont retenti samedi soir en contrebas du village. Depuis son domicile, un forcené a visé les premiers gendarmes arrivés sur place. Le GIGN, appelé en renfort, a réussi à le maîtriser. L’homme a été placé en garde à vue.
Tout s’est bien terminé. On s’en sort bien, ça aurait pu être plus compliqué ». Hier matin, aux alentours de 4h30, les forces de l’ordre pliaient bagage après être intervenues à Ampus pour appréhender un forcené. Agé d’une cinquantaine d’années, Eric Walter s’était retranché dans son domicile, avec sa compagne et son beau-père. Plus tôt dans la soirée, l’homme avait fait usage d’un fusil à plusieurs reprises. « J’étais sur ma terrasse quand j’ai entendu des coups de feu espacés en début de soirée », racontait un témoin. Retour sur les faits.
Les gendarmes essuient des tirs de fusil
« La brigade de gendarmerie de Lorgues a été informée de tirs aux alentours de 19h et s’est rapidement rendue sur les lieux, expliquait le procureur de la République de Draguignan, Ivan Auriel. Arrivés sur place les militaires ont essuyé des coups de feu, sans que personne ne soit blessé. » Dès lors, un important dispositif est déployé, « avec en première ligne le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig), envoyé pour sécuriser les lieux. » Mais aussi une équipe cynophile et le groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) d’Orange, épaulés par trois négociateurs, soit une cinquantaine de gendarmes au total. Sans oublier une ambulance de pompiers et le Smur de Draguignan. Un poste de contrôle est par ailleurs installé en mairie pour centraliser l’opération. Le procureur de la République était, lui, sur les lieux dès 2h du matin. C’est lui qui donnera l’autorisation aux forces de l’ordre d’intervenir. « Sans cela, nous n’aurions pas pu agir avant l’heure légale fixée à 6h du matin », précisait sur place l’officier en charge des opérations, juste après l’interpellation.
Interpellé sans heurts
« Aux alentours de 3 heures du matin, le chef de détachement du GIGN a décidé d’entrer dans la villa, poursuivait le procureur. L’individu a été appréhendé dans sa chambre, sans difficulté. Puis mis en garde à vue pour tentative d’homicide sur agents de la force publique. » S’il était difficile, hier soir, de mettre le doigt sur la raison de ces tirs, une chose est sûre : «Le tireur n’a fait part d’aucune revendication. Et ni sa femme ni son beau-père n’ont été violentés », précisait Ivan Auriel. « Nous allons maintenant lui demander des explications et apprécier la situation. À l’issue de cela nous nous orienterons sans doute vers une qualification de violence sur agent de la force publique. Sauf si une expertise psychiatrique pointe du doigt une maladie mentale. »
Trois armes retrouvées
Sur les lieux, les gendarmes ont retrouvé trois fusils : un 22 long rifle, un de chasse, et un autre resté dans son étui. Eric Walter était nouveau à Ampus. « La famille s’est installée sur la commune il y a tout juste deux mois », précisait le maire, Hugues Martin. Elle venait d’acquérir cette villa – nommée, comble de l’absurde : « La Tranquillité » –, située en contrebas du village, sur la route de Chateaudouble, un peu avant le pont de Ratton. Difficile de comprendre ce qui a poussé le quinquagénaire à un tel acte. Le voisinage parle pourtant de lui comme quelqu’un de sympathique (lire ci-dessous). Qu’est-ce qui l’a conduit vers ce geste de folie ? Était-il sous l’emprise de l’alcool ou autres produits stupéfiants ? Souffrait-il de problèmes familiaux ? Pourquoi sa femme et son beau-père sont restés à ses côtés tout ce temps ? Autant de questions auxquelles l’enquête en cours tentera de répondre.