Des routes toujours plus «vertes»
S’il est un secteur économique pointé du doigt par les défenseurs de l’environnement, c’est bien l’automobile. Et, par ricochet, la route. Pourtant, recherches aidant, les pratiques ont bien changé en la matière. À tel point que certains n’hésitent plus à parler de « route verte ». L’expression est même devenue un leitmotiv à la direction des routes du conseil départemental du Var qui gère quelque 2 900 km de voies. Que les choses soient bien claires : le revêtement utilisé contient toujours du bitume de pétrole. Mais depuis plusieurs années déjà, le Département impose aux entreprises qui interviennent sur ses infrastructures routières d’utiliser un maximum d’agrégats d’enrobés. Autrement dit, de recycler les matériaux récupérés lors des opérations de rabotage des chaussées en réfection.
Une route intelligente...
Pionnier en la matière, le Département affirme que, grâce à sa politique volontariste, « 100 % des agrégats d’enrobés sont aujourd’hui réutilisés ». D’ailleurs, à l’image de la publicité télévisée sur le recyclage des appareils électroménagers – vous savez l’histoire de Kiki le grille-pain qui se réincarne en bouilloire – il se pourrait bien que vous rouliez bientôt sur une route refaite à partir de la piste du circuit Paul-Ricard ! Concassé, réduit en granulés, le vieil asphalte de la piste du Castellet (elle a été entièrement refaite, en vue du Grand Prix de F1) est actuellement stocké à la centrale d’enrobés d’Évenos. En attendant d’entrer à nouveau dans la composition d’enrobés neufs, à hauteur de 10 à 20 % pas plus, selon qu’on le destine à la couche de base ou de surface. Mais le recyclage des agrégats d’enrobés n’est pas la seule technique utilisée pour réaliser des routes « vertes ». Franck Desroches, directeur adjoint des routes au Département, évoque ainsi « les enrobés tièdes dont la fabrication nécessite moins d’énergie », ou encore « l’utilisation de mâchefers d’incinération de déchets ménagers non dangereux ». En veille permanente sur les nouvelles techniques, le Département teste également des liants végétaux dans les couches de roulement, des techniques de renforcement de chaussée utilisant des grilles ou des géosynthéthiques spécifiques. Par ailleurs, il reste très attentif aux recherches sur la route de 5e génération. Une route intelligente qui produira de l’énergie ou se réparera automatiquement…