Respectueux de l’environnement
gile que la peinture et a été traité contre les graffitis », ajoute l’architecte. Cerise sur le gâteau : le béton utilisé pour la construction du collège raphaëlois provenait d’une centrale située à 2,4 km à peine du chantier ! Retour à la visite. En façade, un grand auvent protège non seulement les élèves circulant dans la cour de la chute éventuelle d’objets, mais stoppe également les rayons du soleil. Mais le « génie » de conception réside dans l’invisible. Tout un tas de solutions techniques qui échappent à l’oeil du non initié. Le soir venu, quand les élèves ont déserté les lieux, des volets s’ouvrent automatiquement pour rafraîchir l’établissement. « Un phénomène de dépression et de convection entre la façade et une cheminée sur le toit crée une circulation d’air », souffle l’architecte. Le traitement de l’éclairage n’a pas été oublié. Pour éviter que les salles de classe ne soient allumées pour rien, des détecteurs de présence ont été installés. Et l’intensité des led est réglée en fonction de la distance à la fenêtre. Très présent dans l’établissement, que ce soit en éléments de décoration au plafond, ou pour la construction du préau, le bois, matériau renouvelable, est issu du circuit court. En l’occurrence, il provient des Alpes. « S’appuyer sur le tissu des entreprises locales était une volonté du conseil départemental », précise Cyril Pavie, chargé du suivi de l’exploitation des trois collèges de nouvelle génération (lire par ailleurs) pour le Département. Prévu dans le cahier des charges, 40 % des travaux devaient être confiés à des PME varoises. «Ce chiffre a été largement dépassé. 74 entreprises varoises ont travaillé sur les chantiers de ces trois collèges » assuret-on au Département. Et pour que le collège soit encore plus vertueux, le toit du préau a été végétalisé, conformément au PLU (plan local d’urbanisme), et l’eau de pluie est récupérée, puis réutilisée pour les sanitaires du collège. Alors que dans la cour, le revêtement a été réalisé avec de l’enrobé recyclé. Dernière touche : « On a la volonté d’être exemplaire. Cela passe par l’éveil, la sensibilisation des élèves aux questions environnementales ». Pour y parvenir, des bulles avec des petits textes explicatifs ont fleuri un peu partout sur les murs d’un établissement résolument en phase avec son siècle. Autre lieu, autre choix. Au collège Alphonse-Daudet, à La Valette, rien n’a bougé en apparence. Et pourtant. En levant la tête, on aperçoit de grandes surfaces de panneaux solaires sur les toits. Plus de 1 200 m2 au total ! Dans l’un des départements les plus ensoleillés de France, le conseil départemental a décidé de « louer », après appel à candidatures, les toitures de ses collèges à des opérateurs reconnus dans l’énergie photovoltaïque. En fait de location, il s’agit plutôt de mise à disposition. Le deal est le suivant : l’opérateur (en l’occurrence Engie) prend à sa charge l’installation de la centrale photovoltaïque qu’il exploite et entretient pendant 20 ans. Pour se rémunérer et amortir le coût de l’investissement, il vend l’électricité ainsi produite à EDF qui a obligation d’acheter. En contrepartie, l’opérateur entretient la toiture occupée par les panneaux solaires et installe gracieusement, dans l’enceinte du collège, une borne de recharge pour véhicules électriques. À l’issue des 20 ans, le conseil départemental récupère la centrale photovoltaïque en parfait état de marche. À terme, «le Département, conscient du potentiel énorme, espère ainsi compenser la consommation énergétique d’au moins trois quarts de ses collèges », confie Véronique Franke, directrice des bâtiments et des équipements publics. Pour l’heure, neuf établissements ont été équipés depuis 2013 pour une production totale de 2 478 MWh. Les trois derniers, tout juste raccordés au réseau d’électricité public, sont donc le collège AlphonseDaudet, le collège Frédéric-Mistral à Bormes-les-Mimosas et l’ancien IUFM à Draguignan. Engie équipera un 10e collège à Saint-Cyr début 2019.
Les entreprises locales bénéficiaires ” Toitures à louer pour bains de soleil ”