Blandine Arcusa, nouvelle présidente d’AgribioVar
La jeune paysanne boulangère, succédant à Loïc de Saleneuve, s’inscrit dans la continuité avec l’association : aider au développement de l’agriculture bio
Blandine Arcusa est une femme d’engagement. Maman de deux enfants, elle est née voici 31 ans dans les Alpes-Maritimes, puis a grandi dans le Gard, avant de faire des études d’ingénieur agronome à Rennes, où elle a rencontré son mari, Vincent Arcusa. Grâce à des terres familiales à Tourves, elle s’est installée depuis mars 2014 comme paysanne boulangère.
Comment devient-on paysanne boulangère ?
C’est un projet de couple au départ de travailler la terre. Nous avons commencé par la culture de céréales et de légumineuses en rotation, puis nous avons rapidement pensé à transformer pour valoriser au mieux, de tout maîtriser de A à Z. Nous produisons nos céréales, notre farine et notre pain.
Pourquoi le choix de l’agriculture biologique ?
C’était une évidence pour nous de préserver l’environnement et l’homme, le consommateur comme l’agriculteur.
Pourquoi s’engager dans AgribioVar ?
Je tenais à participer au développement de l’agriculture biologique, en accord avec mes convictions et notre projet d’installation. Avant même de m’installer, je suis allée voir AgribioVar et j’ai été invitée aux réunions du conseil d’administration. Ensuite, j’ai intégré le bureau, comme viceprésidente, puis trésorière. Cela permet aussi de rentrer dans le réseau, de partager des expériences, de rencontrer des agriculteurs, de découvrir les acteurs du monde rural. On se rend compte très vite de ce qui se passe sur le territoire.
Que représente l’association aujourd’hui ?
En deux décennies (elle a été créée en ), AgribioVar a grandi. Elle compte quatre salariés, treize administrateurs, dont beaucoup de femmes, et représente producteurs. On compte parmi eux plusieurs caves coopératives : Correns, Vidauban, La Motte...
Quelles sont ses missions ?
Les formations, la sensibilisation du grand public, notamment les écoles et la restauration collective. Elle apporte un appui technique aux agriculteurs, notamment en maraîchage avec une conseillère dédiée. On mène actuellement une étude pour savoir ce qu’on arrive à produire sur une petite surface, si c’est viable économiquement. Ce projet se déroule sur trois ans dans la région (Var, Alpes-Maritimes, Alpes-deHaute-Provence) pour répondre à la demande des petits porteurs de projets, qui sont nombreux. L’idée de fond, c’est accompagner les producteurs sur les diverses problématiques : administrative, technique, transformation, commercialisation. On accompagne tous ceux qui nous sollicitent et qui veulent cultiver en bio, avec ou sans certification. Notre objectif, c’est de favoriser les pratiques plus respectueuses de l’environnement.
Quel avenir pour l’agriculture bio dans le Var ?
Elle se développe et on fait en sorte que ça continue. En maraîchage, la plupart des installations se font en bio. On est très sollicité par des caves coopératives (La Roquebrussanne, La Londe) sur la conversion. Elles sont en demande sur les aides, les échéances. C’est un signal fort. Les collectivités locales aussi sont en demande de produits bio, avec un projet très approfondi en Provence Verte par exemple. L’enjeu est d’arriver à organiser les filières pour y répondre en terme de production. C’est compliqué, car la valorisation se fait beaucoup en direct, ça demande une autre organisation. On manque de producteurs qui dédient leur production à la restauration collective, on travaille avec l’ADEAR pour en identifier. On a
() des maires qui veulent favoriser l’installation de maraîchers sur leur commune, comme Ollioules, Lorgues. Et des gens qui veulent s’installer, il y en a beaucoup. Pour le maraîchage, hectares suffisent. On mène en partenariat avec le lycée agricole de Saint-Maximin, des projets via une plateforme d’approvisionnement à SaintMaximin, avec des frigos pour stocker. AgribioVar soutient aussi la SCIC Agribio Provence, un groupement de producteurs qui va investir dans un camion de livraison.
L’agriculture bio se heurte-t-elle à des difficultés ?
L’accès au foncier reste la principale problématique, l’installation demeure compliquée. Pour la conversion, le désherbage reste un gros frein, beaucoup arrivent à gérer, mais c’est plus difficile en viticulture. 1. Association pour le développement de l’emploi agricole et rural.