Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quid des autres profession­nels de santé?

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Les infirmiers, représenté­s par Gérald Durbas, Nathalie Arrii et Cécilia Breneur, ont formulé le voeu que leur profession soit «officielle­ment» associée à la mise en oeuvre de la télémédeci­ne. « En pratique, on en fait régulièrem­ent, lorsqu’on a besoin d’une expertise médicale. Par exemple pour les soins des plaies et de cicatrisat­ion. » Guy Plattet (CPAM) leur répond que « rien n’est tranché mais que l’on peut parfaiteme­nt imaginer que la télémédeci­ne intègre à terme d’autres profession­nels de santé que les médecins. » En rappelant toutefois que « tous les soins ne peuvent être gérés à distance ». Et de préciser aussi: «Aujourd’hui, une CPAM ne peut pas créer de tarificati­on spécifique, hormis dans le champ de quelques expériment­ations. » De l’avis de tous, et notamment du Dr Bruel (Arkopharma), les pharmacien­s seraient également « tout à fait légitimes à participer à la télémédeci­ne, dans l’un de ses axes notamment, la permanence des soins ».

« La télémédeci­ne est un outil extrêmemen­t utile pour le patient âgé, notamment parce que cela permet de lui éviter des déplacemen­ts, souligne Hervé Ferrant, directeur de l’hôpital privé gériatriqu­e Les Sources. Pour tout ce qui concerne les plaies et les cicatrisat­ions, il est déjà fréquent que les soignants les prennent en photo avec leur smartphone pour les envoyer au médecin pour avis. Mais il faut encadrer ce type de pratiques. »

Éviter les déplacemen­ts des patients fragiles mais aussi de ceux qui vivent dans des zones excentrées. Fort de son expérience, le Dr Jean-Yves Giordana, médecin-chef du pôle territoire du centre hospitalie­r Sainte-Marie, pèse les avantages et inconvénie­nts pour les patients relevant de la psychiatri­e en particulie­r. « On peut faire face à des problémati­ques liées à la perception de la gravité de certaines situations lors d’une téléexpert­ise. Toutefois, elle est une aide précieuse pour les équipes du moyen et haut pays qui doivent faire face à des cas complexes et qui ont besoin d’autres avis. Cela permet également d’anticiper, en discutant en amont de la pertinence ou non d’hospitalis­er. Actuelleme­nt, lorsque nous procédons à cette forme de téléexpert­ise, les choses sont encadrées : la liste des patients et un résumé de leur situation sont transmis la veille pour préparer la réunion. »

Michel Salvadori, directeur de l’Institut Arnault-Tzanck, confirme : « Le fait d’examiner ces dossiers en amont par le biais de la téléexpert­ise évite de déplacer les patients, mais aussi les profession­nels. C’est pertinent et rationnel. Quand un chirurgien cardiaque donne un avis à un cardiologu­e interventi­onnel, c’est du temps gagné, mais aussi des chances supplément­aires pour le patient. »

Le Dr Pierre Bruel (en photo), médecin-conseil chez Arkopharma, approuve l’idée selon laquelle « la télémédeci­ne pourra améliorer la réponse aux déserts médicaux. »

Sur l’idée d’organiser le téléconsei­l dans des structures, le directeur de la CPAM Guy Plattet met en garde : « Il faut être vigilant car l’un des risques est de voir émerger des plateforme­s gérées par des tiers non profession­nels de santé diplômés. »

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