Mourad sort des stands
Si le président du RCT confesse qu’il zappera sur le Grand Prix de France, il ne se réjouit pas moins de son retour dans le Var. Au passage, il évoque ses souvenirs, parfois croustillants
Grande gueule reconnue du sport, Mourad Boudjellal a toujours plaisir à commenter l’actualité. À la napper de sa gouaille sans arrondis. Quitte à déplaire dans les dîners mondains... Plus réservé actuellement sur son RCT en reconstruction, le président s’est donc penché avec gourmandise sur le berceau de la F1. Sur ce retour du Grand Prix de France en terre varoise. Mais chassez le naturel, il revient toujours au galop. « En fait, ces courses, je n’en ai rien à foutre ! » Un diablotin passe. L’inquisiteur s’explique : « Plus sérieusement, depuis le nouveau système de classement, je n’y comprends rien. Il faudrait être bac +9... »
Le chic, le choc le soft, le hard
Dépassé par les études dans la ligne droite, il a du coup décroché. « Pourtant, avant je suivais. Il y avait une vraie compétition. Mais je ne dis pas que dimanche je ne jetterai pas un oeil. C’est tout de même un événement majeur pour notre région. » Il n’empêche que sa F1 se résume désormais à un album de souvenirs. Où se mélangent le chic, le choc. Le soft, le hard. Version langue de Mourad... D’ailleurs, son premier souvenir est imprimé
à jamais dans son crâne en perpétuelle ébullition : « La mort de Senna. J’étais à Mayol cette année-là. On a appris la terrible nouvelle au coup d’envoi. » Vivant, le boss tourne la page. Égraine son chapelet. Sans se faire prier. Enchaîne les courbes. Tout en douceur d’abord. « La F1, ça représente
Alain Prost et Renault. Des Français qui gagnent. Mais aussi Lauda, Alesi, de sacrés pilotes. » Mais chez le trublion Boudjellal, les bulles ne se limitent pas à des petits coeurs qui font bloups, bloups ! « Je n’ai jamais aimé Schumacher. La froideur allemande peut-être. Et puis je
regrette qu’il n’y ait plus de tricolores sur la plus haute marche du podium. »
Ne pas oublier d’éteindre la caméra
Chaud, l’observateur appuie sur le champignon. Dévie de sa trajectoire. Ironise. Plein champ... « La F1, c’est également un patron qui avait oublié
d’éteindre les caméras. Après, tu peux avoir les moeurs que tu veux... » Les siennes sont dans la norme. Au point de regretter l’interdiction des grid girls (il n’est pas le seul). « Il y avait un casting exceptionnel... » Tant pis pour les yeux. Tant qu’il y a encore le coeur. Les émotions liées aux risques de ces courses hors normes. « C’est un sport respectable. Les mecs jouent leur vie à chaque minute. Ils ont une sacrée paire de c... » Insuffisant toutefois pour qu’il franchisse la grille. « Je n’ai jamais assisté à un grand prix en live. Peut-être que j’aurais aimé à l’époque de la rivalité Senna-Prost. » Invité de toutes parts, il a décliné à chaque fois. Et jamais il n’a roulé sur le circuit Paul-Ricard. Étonnant pour un féru de belles carrosseries, notamment Maserati. C’est donc de son canapé, entre coupe du monde de football et négociations, que Mourad Boudjellal vivra ce retour aux sources trois étoiles. « C’est bien, la F1 nous a rejoints. On en a trois nous aussi sur le maillot et on ne peut que se réjouir de cet événement mondial. Il est chez nous ! »